Maduro confirme le vote à l'Assemblée constituante

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé dimanche que le scrutin prévu dimanche prochain pour élire une Assemblée constituante aurait bien lieu malgré les pressions de l'opposition et des Etats-Unis. /Photo prise le 23 juillet 2017/REUTERS/Miraflores Palace

par Andrew Cawthorne CARACAS (Reuters) - Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé dimanche que le scrutin prévu dimanche prochain pour élire une Assemblée constituante aurait bien lieu malgré les pressions de l'opposition et des Etats-Unis. L'opposition a décidé de boycotter ce scrutin qu'elle considère comme une mascarade destinée à donner une majorité à un gouvernement très contesté dans la rue qui n'est plus majoritaire à l'Assemblée nationale, le Parlement monocaméral vénézuélien, depuis les élections législatives de 2015. Elle demande à la place de élections anticipées, législatives et présidentielle. "La droite impérialiste croit qu'elle peut donner des ordres au Venezuela. Le seul qui donne des ordres ici est le peuple", a déclaré Nicolas Maduro en référence aux menaces de sanctions des Etats-Unis en cas de maintien du scrutin. "Dans une semaine, le peuple vénézuélien sera en train d'élire l'Assemblée nationale constituante", a ajouté le président qui s'exprimait lors de son émission hebdomadaire à la télévision. Le Venezuela est en proie à une grave crise économique avec pénurie alimentaire et inflation galopante, qui s'est prolongée par une crise politique. L'opposition vénézuélienne, qui manifeste depuis le mois d'avril, appelle à la grève générale mercredi et jeudi pour tenter de faire pression sur le président. Le chef de l'Etat accuse ses opposants d'être des "terroristes" au service de Washington pour contrôler le pétrole vénézuélien. Les manifestations ont fait plus de 100 morts depuis avril. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées ou blessées. Lors de son émission télévisée, Nicolas Maduro a appelé l'opposition à ne pas entraver le scrutin dimanche prochain. Des lieux spécifiques de vote seront installés pour aider les électeurs bloqués par les "fascistes" et les transports seront gratuits pour favoriser la participation, a ajouté le chef de l'Etat. "On ne m'a pas renversé et on ne me renversera pas", a-t-il dit. Il a également annoncé que les membres de la Cour suprême parallèle nommés par l'opposition parlementaire contre l'avis du gouvernement seraient emprisonnés. "Ils vont tous aller en prison, un par un. Et leurs biens et leurs comptes seront gelés", a dit le président. L'une des 13 personnes nommées par l'opposition, l'avocat Angel Zerpa, a été arrêté samedi par les services de renseignement. L'Union européenne et certains pays d'Amérique latine ont également fait part de leur opposition à l'élection de la Constituante. La dernière Constitution vénézuélienne, rédigée par une Constituante après l'élection d'Hugo Chavez, le prédécesseur de Nicolas Maduro, à la présidence du pays en 1998, est entrée en vigueur fin 1999 après avoir été approuvée par référendum. (Danielle Rouquié pour le service français)