Madagascar: un pavé dans les rivières aurifères

Mike Cohen/Bloomberg/GettyImages

A Madagascar, le public venu assister hier vendredi au Forum sur la gouvernance minière sur l’île organisé par la branche locale de Transparency International, a pu découvrir en avant-première une étude inédite sur les flux financiers illicites dans le secteur de l’or. Cette enquête, réalisée sur terrain auprès de plus de 300 personnes - orpailleurs, collecteurs et exportateurs d’or -, a permis de retracer ces mouvements financiers opaques, fruits de la corruption, du blanchiment de capitaux, évasion fiscale, le tout, « grâce à l’appui des autorités et de hauts responsables de l’État », précisent les signataires des travaux. Une perte sèche qui pénalise directement les caisses de l’État … et la population.

avec notre correspondante à Madagascar, Sarah Tétaud

Si le constat était prévisible, l’étude menée les experts du secteur minier du centre de recherches sur la corruption « U4 » ne laisse plus aucun doute : oui, la filière aurifère est gangrénée par des flux d’argent sale.

Clément Rabenandrasana, l’un des auteurs de l’étude, raconte : « Le mode opératoire, c’est celui-ci : les gros bonnets, une dizaine, se situent ici, à Tana. Essentiellement des Chinois et des Indiens, mais pas que … qui détiennent de l’argent. Cet argent-là est transmis aux petits opérateurs malgaches, aux collecteurs, pour qu’ils achètent de l’or au niveau local. »

De l’argent issu, d’après les enquêteurs, de la fraude fiscale, de l’évasion fiscale et du blanchiment de capitaux et qui serait utilisé à toutes les étapes de la chaîne de valeur : « De l’exploitation, du transport, de la commercialisation, jusqu’à l’exportation vers les Seychelles … et surtout Dubaï. »


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