MacronLeaks, l’ombre du soupçon

Le piratage de l’équipe de campagne d’En marche a débouché sur la publication de milliers de documents internes. Si Moscou fait figure de principal suspect, toutes les hypothèses restent ouvertes.

Il plane sur la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, ce lundi, une curieuse atmosphère. En février, le mouvement En marche avait accusé la Russie de «tentative orchestrée de déstabilisation»contre son champion. Ce dernier installé à l’Elysée, l’urgence est désormais aux discussions sur les dossiers syrien ou ukrainien. Mais entre-temps, plusieurs membres de l’équipe de campagne ont bel et bien été victimes de piratages, qui ont débouché sur la publication, à l’avant-veille du premier tour de la présidentielle, de 15 gigaoctets de documents internes. Sans qu’aucune certitude sur l’origine de ces cyberattaques n’ait encore fait surface.

Et pour cause : les «MacronLeaks» tiennent à la fois du millefeuille et du casse-tête technique, judiciaire et diplomatique. Documentée, leur propagation a été orchestrée par des militants de l’ultradroite américaine - ce qui ne dit rien des piratages eux-mêmes. Si les regards se sont tournés vers la Russie, c’est parce que le procédé rappelle les cyberattaques qui ont émaillé la présidentielle américaine en 2016. Dans la ligne de mire de Washington, en particulier, un groupe baptisé «APT28», «Pawn Storm» ou «Sednit», accusé d’avoir piraté le camp démocrate pour le GRU, le renseignement militaire russe. Or, au mois d’avril, l’entreprise japonaise de cybersécurité Trend Micro a attribué à ce même groupe des tentatives de «hameçonnage» (ou phishing) à l’encontre d’En marche. But de la manœuvre : récupérer des identifiants et des mots de passe. Fait troublant : les documents les plus récents des MacronLeaks datent du 24 avril - soit le jour où les éléments du rapport de Trend Micro ont été dévoilés.

Trompeur. D’autres éléments suggèrent une piste russe, mais de manière ostentatoire. On trouve ainsi trace, dans les métadonnées de (...)

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