Publicité

La macronie veut éviter le "triomphalisme" après une baisse de la mobilisation contre la réforme des retraites

Olivier Dussopt le 7 février 2023 à l'Assemblée nationale  - Ludovic MARIN / AFP
Olivier Dussopt le 7 février 2023 à l'Assemblée nationale - Ludovic MARIN / AFP

Ne surtout pas jouer la carte du triomphalisme. Après le net reflux de la troisième journée de mobilisation contre le recul de l'âge de départ à la retraite, la majorité présidentielle joue la carte de la prudence.

"Ça ressemble à un tassement mais attention à toute conclusion hâtive", juge ainsi un député macroniste auprès de BFMTV.

"Ce n'est pas significatif"

757.000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites ce mardi, contre 1,12 million le 19 janvier et 1,272 million le 31 janvier, d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur. De quoi donner un peu d'air aux élus Renaissance qui affrontent des débats très tendus dans l'hémicycle.

Une moindre mobilisation ne change cependant pas la principale épine dans le pied de l'exécutif: les Français sont toujours très largement opposés à la réforme des retraites à 71% d'après un sondage Elabe pour BFMTV.

"Nous ne sommes pas soulagés car ce n'est pas significatif. Gare au triomphalisme, la contestation est toujours forte", fait remarquer un député de la majorité.

"Des manifestations relativement importantes"

Pas question donc pour l'exécutif de fanfaronner. Le message du président de la République qui appelait mi-janvier ses lieutenants à faire preuve "d'humilité" a été reçu 5 sur 5.

"Les manifestations d'aujourd'hui ont été à nouveau relativement importantes" constate-t-on d'ailleurs dans l'entourage de la Première ministre.

Même son de cloche du côté d'Olivier Dussopt, le ministre du Travail qui a dit "prendre acte" des chiffres de ce mardi, appelant à ne "jamais tirer de conclusions hâtives" sur LCI.

"Attendons de voir l'ampleur" de la mobilisation samedi

Cette stratégie du dos rond cherche également à ne pas mettre d'huile sur le feu à l'approche du prochain jour de mobilisation ce samedi. Avec un espoir pour l'exécutif: que les chiffres de mobilisation ne soient pas plus importants que ceux des précédentes journées de grève.

Le gouvernement garde également en tête le parallèle avec les grèves de 1995 qui avait contraint Alain Juppé à abandonner la réforme des régimes spéciaux. C'est le sixième jour de mobilisation et ses 2 millions de personnes dans la rue qui avaient finalement fait céder le Premier ministre d'alors. Pas question donc de céder officiellement au soulagement.

"Attendons de voir l'ampleur du mouvement samedi", juge ainsi un parlementaire Renaissance. Les associations lycéennes et étudiantes misent massivement sur ce week-end pour mobiliser la jeunesse. Les centrales syndicales tablent de leur côté sur les salariés qui n'ont pas pu jusqu'ici se mettre en grève pour des raisons financières.

Article original publié sur BFMTV.com