Macron voit sa popularité rebondir sur fond de conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas - EXCLUSIF
POLITIQUE - Un peu d’air. La cote de popularité du président de la République reprend des couleurs en ce début novembre. Selon les données recueillies par YouGov pour Le HuffPost, Emmanuel Macron gagne effectivement deux points d’opinions favorables en un mois.
Avec cette progression, le chef de l’État efface, ainsi, la petite chute du même ordre qu’il avait enregistré fin septembre malgré une rentrée hyperactive sur de nombreux fronts. Il atteint de nouveau la barre des 26 % de Français satisfaits et retrouve par la même occasion son rythme de croisière depuis sa réélection, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Macron grimpe à droite et à gauche
Dans le détail, le locataire de l’Élysée doit cette (légère) embellie aux électeurs des Républicains et de la Nupes principalement. C’est auprès de ces deux blocs partisans que le chef de l’État progresse le plus. À savoir, +7 points à gauche et +5 à droite. Le signe d’une réaction saluée - sinon équilibrée - à la crise qui secoue le Proche-Orient ?
Difficile effectivement de ne pas faire un lien entre le regain de la popularité présidentielle et les événements internationaux qui rythment l’actualité française, tant le chef de l’État essaie de s’engager sur le sujet.
Il a, par exemple, fait une allocution dans les journaux de 20 heures le 12 octobre, pour parler de la situation aux Français et essayer de les rassurer. Il s’est ensuite envolé pour Israël le 24, avant de visiter le roi de Jordanie et le chef de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas. L’occasion pour lui d’annoncer le déploiement d’un navire humanitaire le Tonnerre, au large de la bande de Gaza, mais également de susciter quelques critiques avec son idée de coalition internationale contre le Hamas.
Enfin, ce vendredi 3 novembre, le chef de l’Etat a annoncé la tenue d’une « conférence humanitaire » le 9 novembre prochain à Paris, affirmant que « la lutte contre le terrorisme ne justifie pas de sacrifier des civils » alors que des opérations terrestres et des frappes se poursuivent à Gaza.
Un « effet drapeau » global ?
Force est de constater que depuis les événements du 7 octobre Emmanuel Macron s’attache à faire entendre une position d’équilibre, en trois axes : le droit d’Israël à se défendre selon les règles de la communauté internationale, l’attention apportée à la population civile et la nécessaire recherche d’un dialogue pour un futur processus de paix. Une activité, parfois critiquée, mais qui semble saluée dans l’opinion.
Il faut dire aussi que les périodes de troubles à l’international sont souvent propices aux embellies de popularité pour les dirigeants nationaux. C’est le fameux « effet drapeau », qui a déjà bénéficié à Emmanuel Macron en 2022, en marge de la guerre en Ukraine. Le président de la République avait alors gagné 9 % d’opinions favorables en un mois.
Cet automne, il est également intéressant de noter que l’écrasante majorité des personnalités politiques françaises suivent la même tendance positive. Qu’ils soient dans la majorité, ou dans l’opposition. Comme si l’opinion resserrait les rangs.
La Première ministre Élisabeth Borne grappille ainsi un petit point en un mois avec une cote de popularité stabilisée à 22 %. À l’extrême droite, Marine Le Pen et Eric Zemmour gagnent deux points d’opinions favorables. Même chose à droite pour le président des Républicains Éric Ciotti ou à gauche pour le chef des roses Olivier Faure. Le communiste Fabien Roussel, lui, progresse d’une marche.
Le plus gros gadin, ce mois-ci, est à attribuer à Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France insoumise, dont les prises de position après l’attaque du Hamas ont fait couler beaucoup d’encre, perd trois points d’opinions favorables. Il passe, pour la première fois depuis septembre 2022, en dessous de la barre des 20 % d’avis positifs. Où l’effet drapeau, mais en berne.
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