Macron veut plus de RER : ces grandes villes déjà candidates

PARIS, FRANCE - OCTOBER 05: Commuters crowd into one of the RER trains running as transport networks in Paris are disrupted as workers throughout France strike as part of the nationwide strike on October 05, 2021 in Paris, France. Major trade unions and youth organisations are calling for better pay and working conditions, an end to austerity measures and job insecurity. (Photo by Kiran Ridley/Getty Images)

TRANSPORTS - Si Emmanuel Macron vise avant tout les jeunes en s’adonnant à des séances de questions-réponses sur YouTube, c’est cette fois l’attention des élus locaux qu’il aura retenue. Après avoir annoncé son ambition de développer un transport ferroviaire du quotidien de type RER dans dix métropoles françaises, des édiles se sont en effet empressés ce lundi 28 novembre d’annoncer leur candidature à un tel projet.

Si le président n’a pas donné d’indication sur les villes sélectionnées, le ministre des Transports Clément Beaune évoquait lundi sur RMC des « projets relativement mûrs » à Strasbourg, Lille, Bordeaux ou Toulouse.

Strasbourg doit ainsi lancer son projet de Réseau express métropolitain européen (REME) le 11 décembre, avec 800 trains supplémentaires chaque semaine en gare de Strasbourg et même 1.000 trains en septembre 2023.

À Bordeaux, le projet concerne 300 km de lignes pour 54 gares, 1,2 million d’habitants et vise 38.000 voyageurs par jour. Il s’agit de développer trois lignes traversant Bordeaux et reliant, pour l’une d’entre elles, Libourne à Arcachon.

« Nous sommes prêts »

Mais d’autres villes lorgnent aussi sur un réseau express régional. Rennes, Grenoble, Lyon… Sur Twitter, plusieurs maires ont fait connaître leur volonté d’accueillir le RER, que ce soit pour des raisons écologiques, ou simplement pratiques. « Nous sommes prêts à Lyon. C’est une politique dans l’intérêt de toutes et tous », a ainsi communiqué le maire écologiste de la ville des Lumières, David Doucet. « Make the train great again » (« Rendez le train meilleur à nouveau », en anglais), a-t-il encore appuyé dans une référence au slogan favori de l’ancien président des États-Unis, Donald Trump.

« À Rennes métropole, nous sommes prêts depuis longtemps pour accueillir un tel projet. En souhaitant donc être dans les 10 métropoles évoquées par le Président », a indiqué le vice-président de la métropole bretonne, l’écologiste Matthieu Terrier.  « J’ose espérer (...) qu’on est bien dans les dix métropoles », a-t-il ajouté.

« La création de ces RER métropolitains est une très bonne nouvelle », a salué de son côté le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier (ex-LR). D’ailleurs, l’annonce de Macron a été « très bien accueillie » à Marseille, où « les autoroutes d’entrée de la ville sont saturées tous les jours » et où le réseau ferré « est sous-exploité », d’après Audrey Gatian, adjointe au maire (PS).

« Je prends l’annonce du président de la République comme une réponse à l’appel des présidents de Régions à un “New Deal ferroviaire” », a félicité la présidente des Régions de France, Carole Delga. À Montpellier, le maire Michaël Delafosse a rappelé quant à lui les investissements de sa ville en matière de « mobilités écologiques » et fait connaître son ambition de développer « d’ici à 10 ans » un « réseau performant à l’échelle de l’aire urbaine ».

Rebelote à Grenoble, où le projet était déjà en discussion depuis quelque temps : « Le Président Emmanuel Macron annonce son soutien au RER grenoblois. Excellente nouvelle. Nous en avions parlé ensemble lors de sa visite à Crolles, s’est réjoui le président de Grenoble Alpes métropole, Christophe Ferrari. Cette annonce est le fruit d’une mobilisation collective des élus et acteurs du territoire Nous sommes prêts. »

Certains ne s’empêchent pas quelques nuances, à l’image du président de la région Grand-est. « Il reste des interrogations sur le financement (...). Il faut vraiment que le réseau ferré, colonne vertébrale de nos mobilités, soit modernisé », a souligné Jean Rottner (LR). « L’effort doit être à la hauteur financièrement et prioriser enfin, les transports du quotidien plutôt que les grands projets, comme le chef de l’État s’était déjà engagé à le faire en 2017 », à quant à lui fait valoir le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic.

Des premières indications mi-décembre

« Le RER ce n’est pas que sur Paris », a plaidé Emmanuel Macron dimanche dans une vidéo postée sur YouTube. « C’est un super objectif pour l’écologie, l’économie, la qualité de vie » dans les villes « où il y a thromboses, trop de circulation », a-t-il ajouté. Fixant pour objectif la création de dix RER hors de la capitale, il n’a toutefois avancé ni calendrier, ni montant des investissements nécessaires.

Pas d’indication non plus sur les villes sélectionnées mais le ministre des Transports Clément Beaune évoquait lundi matin sur RMC des « projets relativement mûrs » à Strasbourg, Lille, Bordeaux ou Toulouse. Auprès de BFMTV, Matignon a pour sa part évoqué « une quinzaine de projets (...) en cours de développement partout en France », ainsi que les villes de Grenoble et de Marseille.

En attendant, le gouvernement renvoie à la remise des travaux du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) qui doit avoir lieu mi-décembre. « On aura des informations plus précises. Ensuite, en début d’année, on définira les calendriers, les financements », a indiqué le ministre des Transports, Clément Beaune. « Les transports, c’est investir dans l’avenir. Ça met énormément de temps. Ces fameux RER métropolitains, c’est un horizon d’une décennie », a-t-il insisté. Les usagers peuvent donc s’armer de patience.

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