Le plan de Macron pour relocaliser la production de 50 médicaments en France et limiter la dépendance aux importations
Emmanuel Macron a annoncé que la production d'une cinquantaine de médicaments, pour lesquels la France est trop dépendante des importations, serait être prochainement réalisée sur le territoire national.
SANTÉ - Ne pas reproduire ce que la France a vécu pendant la crise du Covid-19. Lors d’un déplacement en Ardèche, ce mardi 13 juin sur l’un des sites du laboratoire pharmaceutique familial Aguettant, Emmanuel Macron a annoncé des mesures destinées à a renforcer la souveraineté industrielle et technologique de la France dans le secteur pharmaceutique.
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, le chef de l’État a notamment annoncé la création d’une « liste évolutive de 450 médicaments essentiels » dont les risques de tension seront évalués, afin de sécuriser leur approvisionnement sur le territoire et d’éviter les pénuries. Le ministre de la Santé François Braun est attendu dans l’après-midi pour détailler cette liste.
Parmi ces centaines de noms, le chef de l’État a annoncé qu’une cinquantaine de médicaments essentiels « pour lesquels notre dépendance aux importations extra-européennes est avérée devront être relocalisés ». « Dans les prochaines semaines, la moitié verra sa production relocalisée ou augmentée significativement sur le territoire national », a-t-il promis.
25 médicaments prioritaires
Sur la cinquantaine de médicaments évoqués par Macron, 25 d’entre eux « verront leur production relocalisée ou augmentée significativement (...) dans les semaines à venir », a-t-il ajouté.
Pour cela, il a annoncé le lancement de huit projets de relocalisations et 160 millions d’euros d’investissements publics et privés, dont celui d’Aguettant et celui du laboratoire britannique GSK pour augmenter la production d’amoxicilline, l’antibiotique le plus prescrit aux enfants et qui est régulièrement en rupture de stock.
Les vingt-cinq autres médicaments à relocaliser dans un second temps feront l’objet d’un « guichet » doté d’une « première enveloppe de 50 millions d’euros » apportés par l’Etat, a expliqué Emmanuel Macron, qui a aussi dit vouloir favoriser la prévention pour avoir moins recours à certaines molécules utilisées à mauvais escient.
La France dépendante de l’Asie
La France dépend à hauteur de 60 à 80 % de l’étranger, notamment de la Chine, pour la production de médicaments dit matures (antibiotiques, produits d’anesthésie…), un seuil qui grimpe à 95 % pour les biomédicaments. Or, la France, comme d’autres pays européens, connaît des tensions sur les stocks de plusieurs médicaments, notamment pour enfants, dont certains d’usage courant.
Mercredi, le président poursuivra sa semaine autour du thème de la souveraineté industrielle du pays. Il fera un « certain nombre d’annonces » au salon VivaTech à Paris, l’un des grands rendez-vous mondiaux de la technologie, dédié notamment cette année à l’intelligence artificielle. En fin de semaine et au début de la suivante, il se penchera ensuite sur la décarbonation dans le secteur aéronautique, en particulier les biocarburants, à l’occasion du Salon du Bourget.
VIDÉO-Macron présente un plan de relocalisation de la production de médicaments en France