Macron s'emporte contre un journaliste du Figaro au sujet d'un article sur le Liban

Le président Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse à Beyrouth le 1er septembre 2020 - GONZALO FUENTES © 2019 AFP
Le président Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse à Beyrouth le 1er septembre 2020 - GONZALO FUENTES © 2019 AFP

Emmanuel Macron s'est emporté mardi soir au Liban contre le journaliste du Figaro Georges Malbrunot, l'accusant d'avoir été "irresponsable" après un article évoquant une menace française de sanctions contre les responsables libanais qui bloqueraient des réformes, selon des sources concordantes.

Sur des images d'abord diffusées par LCI, on voit Emmanuel Macron interpeller avec colère le journaliste à l'issue de la conférence de presse de fin de sa visite à Beyrouth, marquée par de longues heures de discussion avec les dirigeants libanais sur la formation d'un "gouvernement de mission".

"Irresponsable pour la France", pour Macron

"Ce que vous avez fait, compte tenu de la sensibilité du sujet (...) est irresponsable", a lancé le chef de l'État au grand reporter spécialiste du Moyen-Orient. "Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés et grave d'un point de vue déontologique", poursuit Emmanuel Macron en haussant le ton. "Vous m'avez toujours entendu défendre les journalistes, je le ferai toujours. Mais je vous parle avec franchise, ce que vous avez fait est grave, non-professionnel et mesquin".

La discussion a duré plusieurs minutes, a précisé à l'AFP le journaliste, ex-otage de l'Armée islamique en Irak. "Ça a duré sept ou huit minutes", confirme l'éditorialiste de BFMTV Patrick Sauce. "La conférence de presse (du président) venait juste de se terminer, il y a quelques selfies qui sont faits par des journalistes libanais avec le président. Et Georges Malbrunot va tenter de s'expliquer avec le président."

Au cours de cet échange, Emmanuel Macron faisait allusion à un article du Figaro du 30 août dans lequel Georges Malbrunot écrivait notamment que le président français, lors de sa première visite à Beyrouth le 6 août, deux jours après l'explosion au port, avait menacé d'imposer des sanctions contre les leaders politiques qui seraient réfractaires aux réformes.

"Ce qui a vraiment posé problème à Emmanuel Macron (...), c'est plus le timing du papier", avec une parution "au moment où Emmanuel Macron arrive à Beyrouth pour essayer de réconcilier tous les partis", expose Patrick Sauce.

Une attaque "inacceptable", réagit le journaliste

"Je suis très surpris de la virulence de cette attaque, qui est inacceptable et à laquelle j'ai répondu. Je me suis expliqué avec l'Élysée, pour moi l'incident est clos, a commenté Georges Malbrunot auprès de l'AFP.

"Ce que le président lui a reproché, c'est de ne pas avoir donné à l'Élysée la possibilité de réagir à des informations qui le mettaient en cause", a réagi l'Élysée. "Nous avons échangé avec Georges Malbrunot et Le Figaro. L'incident est clos".

Pendant sa conférence de presse, Emmanuel Macron avait déjà épinglé l'article, sans le nommer, en critiquant ceux qui "écrivent les pires bêtises sur le sujet sans vérification aucune" et en les invitant à "lui poser directement la question".

Interrogé sur l'hypothèse de sanctions individuelles contre les leaders libanais, il a ensuite démenti cette hypothèse, sans écarter complètement, à plus long terme, "un mécanisme de sanctions plus large".

Article original publié sur BFMTV.com