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Macron s’en prend encore à la France insoumise, qu’il accuse de vouloir « délégitimer » les institutions.

Ce que macron reproche encore à la France insoumise (photo prise le 10 novembre 2022)
Ce que macron reproche encore à la France insoumise (photo prise le 10 novembre 2022)

POLITIQUE - Un déjeuner en paix à l’heure où les nouvelles sont mauvaises, d’où qu’elles viennent. Emmanuel Macron a réuni les dirigeants du camp présidentiel, du MoDem à Horizons, ce lundi 27 mars, à la veille d’une nouvelle mobilisation syndicale sans doute massive, dans un contexte social volcanique.

Le chef de l’État a ainsi convié Élisabeth Borne, pour qu’elle lui présente sa nouvelle méthode et son plan d’action pour la suite du mandat, avant d’élargir la table aux ministres d’importance et dirigeants des groupes politiques de la majorité. L’occasion, pour Emmanuel Macron, de faire passer quelques messages, autour de la table et au-delà, en ciblant, notamment… La France insoumise.

Pour cause. Selon les récits de plusieurs médias, dont l’AFP, le locataire de l’Élysée accuse les députés mélenchonistes de vouloir « délégitimer » les institutions. Un mot rapporté par plusieurs participants à ces agapes.

Qui « délégitime » quoi ?

« Il y a un réel projet politique mené par la France insoumise qui tente de délégitimer l’ordre raisonnable, nos institutions, ses outils (comme le 49.3 ou la CMP) », a ainsi lancé le président de la République à ses convives, avant que cette phrase ne dépasse, opportunément sans doute, les murs épais du palais présidentiel. « La prochaine étape c’est la délégitimation du Conseil constitutionnel », a-t-il encore ajouté, ciblant à nouveau les insoumis, la cible favorite de la Macronie.

Des accusations qui ne passent pas inaperçues, du tout, du côté des principaux concernés. « Le président a courageusement fait passer le message par un anonyme », critique par exemple la députée de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido sur les réseaux sociaux, pour qui « c’est Macron qui délégitime les institutions. »

Pour elle, comme pour Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, les mots et l’attitude du président de la République depuis le début de la réforme des retraites sont autant d’arguments supplémentaires pour la VIe République que les insoumis appellent de leurs vœux.

« On délégitime tant nos institutions qu’on vous propose d’y recourir : référendum, dissolution. Pas de notre faute si vous n’êtes attaché qu’au 49.3, à la matraque et au pire de nos institutions », cingle ainsi l’élue du Val-de-Marne, toujours sur les réseaux sociaux en estimant que le chef de l’État est « le meilleur avocat » pour la refonte drastique des institutions que les mélenchonistes demandent.

Macron tend la main aux syndicats (mais pas sur les retraites)

Dans ce contexte, Emmanuel Macron s’est montré beaucoup plus conciliant à l’égard des syndicats, qu’il avait pourtant tancés lors de son intervention télévisée mercredi 22 mars. « Il faut continuer à tendre la main aux forces syndicales », a-t-il lancé aux cadres de la majorité, toujours selon le récit de plusieurs médias, dans la suite logique de ce que disait Élisabeth Borne à l’AFP dimanche soir à propos de son désir de mettre de « l’apaisement » dans les relations.

De quoi entrevoir une sortie de crise ? Et le retour du dialogue entre le gouvernement et les syndicats dit réformistes ? On en est encore très loin. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a mis un préalable à la main tendue de l’exécutif, lundi, en appelant Élisabeth Borne a « un bougé très fort » sur la mesure d’âge ou à la mise en « pause » de la réforme. Ce qui ne semble pas être une option au plus haut sommet de l’État.

« Le texte de fait est en pause » le temps de son examen, d’ici fin avril, par le Conseil constitutionnel, souligne un participant au déjeuner, cité par l’AFP, pour mieux montrer que la proposition du syndicaliste n’est pas sur la table. « L’idée serait d’utiliser ce temps et le mettre à profit pour évoquer tous les autres sujets » liés aux conditions de travail et à l’emploi des seniors. Autant de dossiers que les syndicalistes voulaient évoquer avant le texte sur les retraites.

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