Macron prévient les nouveaux après le remaniement : « Être ministre ce n’est pas parler dans le poste »
POLITIQUE - Comme un cours magistral. Emmanuel Macron a ouvert la porte du Conseil des ministres aux caméras, ce vendredi 21 juillet, pour passer plusieurs messages. À l’opinion, mais également aux nouveaux venus dans le gouvernement au lendemain d’un mini-remaniement.
Un discours de 25 minutes - en forme de satisfecit et de plaidoyer pour l’efficacité - au cours duquel le chef de l’État a distillé plusieurs conseils, ou avertissements c’est selon, à ceux qui vont faire leurs premiers pas, comme Aurélien Rousseau à la Santé ou Aurore Bergé aux Solidarités.
« Être ministre, ce n’est pas parler dans le poste », a-t-il par exemple lancé, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, être ministre « c’est mettre en œuvre des décisions qui correspondent à une stratégie, à une politique que mène la Première ministre et sur la base des arbitrages qui sont pris, que ce soit mis en œuvre. » En clair, le président de la République exige de la poigne et une volonté politique sans faille, ce qui a pu faire défaut aux yeux de certains à ceux qui ont quitté le gouvernement.
« Il faut diriger les administrations, c’est indispensable, jusqu’au plus près du terrain », a ainsi intimé le président de la République, pour qui « une bonne partie de la crise démocratique est liée au fait que les décisions n’arrivent pas suffisamment vite dans la vie de nos compatriotes. »
Macron demande exigence, collégialité et exemplarité
En plus de la sacro-sainte « efficacité », Emmanuel Macron a également demandé à ses ministres de l’exigence, de l’exemplarité, de la collégialité, « à la tâche, au service d’un projet collectif et au service des Français. » « Vous êtes regardés dans tous les détails si je puis dire de votre action, de vos expressions, de votre vie. Ce que nous devons au pays c’est d’agir, d’expliquer, de répondre et de le faire toujours avec la plus grande dignité », a-t-il lancé, à l’adresse tant de ses ministres que de l’opinion.
Et d’insister : « Dans des temps où la violence langagière, parfois les comportements inappropriés prennent trop de place dans la vie publique, il est attendu du gouvernement de la France d’être exemplaire et de rendre les Françaises et les Français fiers. Donc faisons-le. »
Le président de la République a également profité de cette expression, attendue aux termes des « 100 jours d’apaisement », pour renouveler sa confiance « avec clarté » à sa Première ministre Élisabeth Borne, et justifier le fait de poursuivre le quinquennat avec la même équipe - ou presque.
« Vous avez traversé les budgets, la réforme des retraites, des textes importants en matière d’énergie et d’économie et puis mis en œuvre la feuille de route des 100 jours. (...) C’est pourquoi j’ai choisi la continuité et l’efficacité », a-t-il expliqué. Au total, huit ministres (seulement) font leur entrée dans le gouvernement. Gageons qu’ils étaient les plus attentifs aux conseils présidentiels.
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