Quand Macron parle, qui parle ?

Une nouvelle fois, Emmanuel Macron fait le buzz sur le dos de la gauche. Le ministre de l’Economie qui, en janvier, avait souhaité voir de jeunes Français «rêver de devenir milliardaires», le même qui cet été ravalait la réduction du temps de travail au rang des «fausses idées», s’en est cette fois pris au statut de la fonction publique, le jugeant «plus adéquat». Comme à l’accoutumée, François Hollande et Manuel Valls se sont désolidarisés du propos. A chaque «dérapage» du ministre correspond donc un «recadrage» du couple exécutif, à la façon dont des parents attentifs excusent leur enfant turbulent. Au risque de passer pour irresponsables.

Que Emmanuel Macron se réclame publiquement d’idées repoussoir à gauche est une chose. Mais c’est autre chose de le laisser dire. Car enfin, François Hollande et Manuel Valls peuvent museler facilement leur poulain. Macron est un serviteur trop zélé pour ne pas se plier sans délai à une consigne de silence venue de plus haut. A l’enfreindre, il s’exposerait d’ailleurs à partager le sort de son prédécesseur, Arnaud Montebourg. Or rien de tel dans le cas du ministre de l’Economie à qui, bien au contraire, Président et Premier ministre renouvellent leur confiance à intervalle régulier - et cette fois encore.

Un comble, l’unique semonce est venue de sa collègue du gouvernement, Marylise Lebranchu. Excédée par une polémique qui brouille ses négociations avec les syndicats de fonctionnaires, la ministre a invité Macron à «parler le moins possible». Car quand Macron parle, qui parle ? Un électron libre égaré dans un gouvernement socialiste ? Un petit soldat chargé par ses supérieurs de tester l’opinion ? Un ministre annonçant à mots couverts la réforme à venir ? Personne ne le sait plus. On soupçonne, on suppute, on redoute. Qu’il ouvre la bouche, la gauche se trouble et le pays stresse. Que cette montée d’adrénaline soit le plus souvent inutile ne change rien à l’affaire : comment savoir gré à Hollande ou Valls de démentis qu’ils (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Proxinvest réclame une loi sur les bonus des grands patrons
Duarte Rolo : «Dans les centres d’appels, les salariés expérimentent la trahison de soi»
Emmanuelle Cosse veut bannir le diesel d’ici 2025
Sondages de l'Elysée : Patrick Buisson bientôt devant les juges
Pierre-René Lemas : «Sans subventions de l’Etat, le logement social ne fonctionnerait pas»