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Macron nie avoir proposé de rendre l'université payante

Le chef de l'Etat a suscité la crispation de ses adversaires pour 2022 avec la réforme "systémique" des universités qu'il souhaite mener. Il a précisé sa pensée devant des étudiants.

POLITIQUE - Quand c’est flou, il faut rattraper le coup. Interpellé par des jeunes dans la Creuse, Emmanuel Macron, qui n’a toujours pas voulu officialiser sa candidature à la présidentielle, est revenu ce lundi 24 janvier sur sa récente allusion au fonctionnement et aux coûts des facultés. Les oppositions l’accusent de vouloir augmenter le prix d’inscription, ce qu’il dément.

La scène initiale s’est déroulée le jeudi 13 janvier, lors de la clôture du Congrès de la Conférence des présidents d’universités. Le chef de l’Etat juge alors intenable un système d’études supérieures “sans aucun prix” pour les étudiants mais avec un taux d’échec massif.

“On ne peut pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers des étudiants sont considérés comme boursiers, et où pourtant il y a tant de précarité et une difficulté à financer un modèle qui est beaucoup plus financé par l’argent public que partout dans le monde”, avait-il lancé, assumant de parler avec “clarté et franchise”, sans toutefois donner davantage de détails sur la refondation “structurelle” qu’il appelle de ses vœux.

Universités gratuites, formations payantes

Une sortie qui, à trois mois du premier tour de l’élection présidentielle et dans un contexte de précarité étudiante galopante, a suscité les critiques de ses adversaires, à droite, comme à gauche. A tel point qu’elle est revenue sur la table, ce lundi, à Ahun, lors d’un échange avec des jeunes creusois. Et selon le chef de l’Etat, ses détracteurs lui ont fait dire l’inverse de ce qu’il pense vraiment.

“Contrairement à ce que j’ai pu lire partout dans la presse, je n’ai jamais dit ça”, s’est ainsi écrié Emmanuel Macron, comme vous pouvez le voir ci-dessous, en assurant qu’il ne voulait pas “faire payer” les étudiants mais au contraire lutter contre la précarité. “Je défie qui que ce soit de retrouver cette phrase qui est sortie partout. Il paraît qu’on est en campagne, et donc apparemment beaucoup de gens dans ce cas-là sortent des choses et vous font dire le contraire”, a-t-il regretté, dans un demi-sourire.

“Ce que j’évoquais, c’est plutôt des formations professionnelles tout au long de la vie, que les universités vont devoir mettre en place et qui, elles, ont vocation à être payantes. Et qui vont permettre aux universités d’avoir ainsi des revenus et de fonctionner en se donnant plus de moyens”, a-t-il expliqué, en reprenant peu ou prou les arguments de sa ministre de l’Education supérieure, la semaine dernière.

Frédérique Vidal avait effectivement déjà tenté d’éteindre la polémique face au tollé grandissant. Après une réponse à l’Assemblée, elle avait donné un long entretien à Libération, jeudi 20 janvier, dans lequel elle certifiait: “Il n’a pas dit qu’il voulait augmenter les frais d’inscription. Il n’y a pas d’agenda caché, ni pour maintenant ni pour plus tard.” Comprendre: pas même pour le printemps 2022... pour ce sujet-là, en tout cas.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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