Macron gouverne comme un vieux

Emmanuel Macron, lors de son interview du 22 mars, accordée aux JT de TF1 et France2, au palais de l'Élysée, à Paris.   - Credit:Ludovic Marin/AFP
Emmanuel Macron, lors de son interview du 22 mars, accordée aux JT de TF1 et France2, au palais de l'Élysée, à Paris. - Credit:Ludovic Marin/AFP

Le président de la République est jeune, mais il gouverne comme un « vieux ». Son intervention aux journaux télévisés de 13 heures (TF1 et France 2), mercredi 22 mars, l'illustre parfaitement. C'était comme s'il enjoignait à des adolescents turbulents de se calmer. « Si vous croyez que ça m'amuse de faire cette réforme… » a-t-il dit à la façon d'un père excédé, sermonnant ses pénibles ouailles, et leur signifiant que pendant qu'ils mettent le bazar, lui doit gérer le budget familial.

Nul parent ne peut ignorer, balayer d'un revers de main, ce qui se joue derrière la révolte de ses « enfants ». Pas plus qu'il n'emploierait le ton condescendant qui était celui du président mercredi dernier. Emmanuel Macron manque peut-être d'expérience parentale. Il ignore peut-être qu'il existe un tournant quand on élève des enfants. C'est un grand classique : il arrive un jour où ce ne sont plus des enfants, mais bien des adultes que l'on a en face de soi ! Le dialogue se passe alors entre « grandes personnes », d'égal à égal, en dépit des relations de dépendance si elles existent encore. C'est le garant du maintien d'une relation apaisée. Il n'est plus nécessaire désormais de « tuer le père », comme cela était souvent le cas dans le passé, les psychanalystes en connaissent un rayon dans ce domaine…

De Gaulle, vieux-jeune

La référence à Charles de Gaulle s'impose ici. En mai 1968, les ouvriers d'abord, les jeunes ensuite, Daniel Cohn-Bendit en tête, ont défié le général. Un [...] Lire la suite