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Macron exclut "à ce stade" une relation diplomatique avec Pyongyang

La France n'envisage pas "à ce stade" d'établir de relations diplomatiques avec la Corée du Nord malgré le rapprochement opéré ces derniers mois avec le sud de la péninsule, a déclaré lundi Emmanuel Macron. /Photo prise le 15 octobre 2018/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - La France n'envisage pas "à ce stade" d'établir de relations diplomatiques avec la Corée du Nord malgré le rapprochement opéré ces derniers mois avec le sud de la péninsule, a déclaré lundi Emmanuel Macron.

"Nous avons un bureau de coopération ouvert à Pyongyang en 2011 qui a pour mandat la coopération culturelle et humanitaire", a souligné le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse à l'Elysée à l'issue d'un entretien avec son homologue sud-coréen Moon Jae-in.

La France, qui, avec l'Estonie, est le seul pays européen à ne pas entretenir de lien diplomatique avec Pyongyang, n'"envisage pas d'établir des relations diplomatiques à ce stade", a-t-il ajouté. "Celles-ci sont évaluées à l'aune des progrès sur le dossier nucléaire et balistique, des relations inter-coréennes et la situation des droits de l'homme".

"C'est en fonction des évolutions qui seront constatées sur le terrain que nous envisagerons d'une part des évolutions en terme de relations bilatérales diplomatiques et d'autre part des évolutions en terme de politique des sanctions. Je crois qu'il est bon de garder des leviers pour s'assurer qu'il y ait des changements", a-t-il dit.

Depuis son premier essai nucléaire en 2006, la Corée du Nord a fait l'objet de plusieurs trains de sanctions de la part de l'Onu. Une période de détente sans précédent semble toutefois s'être ouverte depuis plusieurs mois.

Le président américain Donald Trump a notamment tenu un premier sommet historique avec Kim Jong-un le 12 juin à Singapour, au cours duquel le numéro un nord-coréen a promis, en termes vagues, d'"oeuvrer" à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Kim Jong-un n'est cependant pas allé jusqu'à promettre, comme le réclame Washington, un inventaire complet de l'arsenal nucléaire de son pays, et n'a pas non plus promis de prendre des décisions irréversibles pour renoncer à l'arme atomique.

La France est "tout à fait disposée à apporter toute coopération technique dans le cadre du processus", a dit Emmanuel Macron. "Nous avons une expertise scientifique, technique, opérationnelle, en matière nucléaire qui, dans le cadre d'une dénucléarisation, est tout à fait utile et que nous souhaitons pouvoir mettre à disposition si elle apparaît comme étant pertinente".

"En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, nous aurons à accompagner ce processus et l'évolution éventuelle des sanctions internationales", a-t-il ajouté. "Dans ce cadre, la France est attachée à une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible".

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé qu'il se rendrait en Corée du Sud l'année prochaine à l'invitation de son homologue, qui poursuit sa tournée européenne cette semaine en Italie, puis à Bruxelles pour le sommet du dialogue Europe-Asie (ASEM) avant une dernière étape à Copenhague.

(Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)