Macron entretient le brouillard politique, même devant Barnier et ses ministres

Même devant Barnier et ses ministres, Macron (ici au CESE en avril 2024) entretient le brouillard politique
LUDOVIC MARIN / AFP Même devant Barnier et ses ministres, Macron (ici au CESE en avril 2024) entretient le brouillard politique

POLITIQUE - Comprenne qui pourra. Emmanuel Macron a retrouvé Michel Barnier et son gouvernement démissionnaire ce mercredi 11 décembre à l’Élysée, pour ce qui ressemblait au dernier Conseil des ministres de cette équipe. L’occasion de leur dévoiler ses plans pour la suite, et d’éclaircir le flou politique ? Pas vraiment.

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Selon la porte-parole du gouvernement le président de la République a insisté sur le fait qu’« il n’y a pas de socle plus large que celui en place aujourd’hui » et qui réunit le bloc présidentiel et la droite républicaine. Une formule cryptique que chacun peut interpréter comme il l’entend, au moment où Emmanuel Macron s’est engagé à nommer le futur de locataire de Matignon dans de brefs délais. Avant jeudi soir, si l’on en croit son calendrier.

Est-ce le signe, par exemple, qu’il s’apprête à choisir un Premier ministre parmi la coalition sortante ? La porte-parole du gouvernement n’a pas souhaité « interpréter » les propos du chef de l’État. « À l’heure où nous parlons, il n’existe pas de socle plus large », a-t-elle simplement répété, avant de préciser : Néanmoins, le président de la République, garant des institutions et en recherche de stabilité consulte afin de savoir si d’autres groupes parlementaires seraient disposés à trouver des compromis. »

Qui va récupérer le mistigri ?

La veille, mardi, Emmanuel Macron s’est engagé, devant les chefs des communistes, des socialistes, des écologistes, du camp présidentiel et du parti Les Républicains, à nommer « dans les 48 heures » le futur chef du gouvernement. Charge ensuite au nouveau locataire de Matignon de négocier avec ces partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes dont le budget, ou encore, a minima, un accord de « non-censure ». Ensuite seulement, il composera son équipe.

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Durant deux heures et demie mardi, à huis clos, chaque dirigeant a avancé ses pions, affiné ses lignes rouges et esquissé ses concessions - sans toutefois entrer dans le vif du sujet et sur le fond des questions. Pas de quoi dégager une sortie de crise immédiate : tous ces responsables, à droite comme à gauche, suspendent leur décision au nom du nouveau Premier ministre.

Le plus optimiste était François Bayrou à la sortie de la réunion. Le président du MoDem a salué des discussions « positives de manière inespérée » pouvant aboutir à un « accord de coopération démocratique ». Son engouement est-il un hasard ? Selon différentes rumeurs, le centriste fait partie des favoris pour Matignon.

En attendant que la pièce retombe, le flou perdure. Le secrétaire national du Parti socialiste Olivier Faure a expliqué ce mercredi matin que le nouveau Premier ministre « ne peut pas être François Bayrou » qui incarnerait une « continuité » du macronisme. Il est resté cependant évasif sur l’attitude de son parti si le président de la République nommait malgré tout son fidèle allié. Réponse dans quelques heures.

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