Macron dans le coeur de la technologie cyberdéfense

BRUZ, Ille-et-Vilaine (Reuters) - Emmanuel Macron s'est rendu ce mercredi à Bruz (Ille-et-Vilaine), coeur de la technologie cyberdéfense française, pour faire le point sur ce domaine stratégique face à des attaques toujours plus complexes et plus nombreuses.

Après avoir assisté aux assises des maires de Bretagne à Saint-Brieuc dans le cadre du "grand débat national", le chef de l'Etat et chef des armées a passé une heure et demie sur ce site stratégique et hautement sécurisé de la direction générale de l'armement (DGA), à une quinzaine de kilomètres de Rennes.

Au programme de cette visite, une démonstration sur la lutte informatique offensive - qui se tiendra à huis clos compte tenu de la sensibilité du sujet - et une démonstration des apports de l'intelligence artificielle.

"Le spectre des compétences est très large, en amont pour identifier la menace comme en aval en intervenant au profit des forces françaises", a souligné Marie-Noëlle Sclafer, directrice du centre d'expertise et d'essais DGA.

Composé de 18 experts et en pleine montée en puissance, le département intelligence artificielle (IA) joue un rôle stratégique tant sur le plan défensif qu'offensif face à des "menaces qui augmentent et se complexifient dans leur mode d'attaque".

"On a besoin d'être à la pointe et on a détecté que l'intelligence artificielle pouvait être une technologie de rupture pour le domaine, on pressent qu'on peut faciliter la mise en place de certaines attaques, voire qu'on peut le rendre beaucoup plus puissantes", a précisé Benoît, expert cyber à la DGA.

Au total, quelque 1.500 personnes travaillent sur le site de Bruz, qui a fêté ses 50 ans l'an dernier - des effectifs en augmentation de 30% depuis 2012 et qui devraient encore être renforcés, selon l'Elysée, à hauteur d'une centaine de recrutements dans le cadre de la mise en oeuvre de la LPM.

Adoptée en juin 2018, la LPM 2019-2025 consacre 1,6 milliard d'euros à la lutte dans l'espace numérique et prévoit 1.000 postes supplémentaires dans ce domaine pour porter à 4.000 le nombre de "cyber-combattants" contre 3.000 aujourd'hui.

L'enjeu est de taille, souligne-t-on à l'Elysée, où l'on rappelle que les armées françaises ont été l'objet de quelque 700 incidents de sécurité en 2018, dont une attaque informatique imputée à "Turla", un programme malveillant soupçonné d'être développé par une agence gouvernementale russe.

(Marine Pennetier, édité par Danielle Rouquié)