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Macron critiqué sur le RSA, Dussopt parle de « solidarité »

Dussopt justifie le projet (très décrié) de Macron sur le RSA par un impératif de « solidarité »
Dussopt justifie le projet (très décrié) de Macron sur le RSA par un impératif de « solidarité »

POLITIQUE - 30 minutes d’interview et autant de polémiques à la clé ? Olivier Dussopt, le ministre du Travail, a fait le service après-vente, ce jeudi 23 mars, des déclarations du président de la République, la veille à 13 heures. Il a notamment justifié sa sortie très décriée sur les bénéficiaires du RSA comme un impératif de « solidarité » à leur égard.

Emmanuel Macron a effectivement estimé sur TF1 et France 2 qu’un « sentiment d’injustice » existe en France, notamment parce que certains « ne travaillent jamais ». « Ce sentiment d’injustice, c’est de dire, au fond, “c'est toujours nous qui bossons, à qui on demande des efforts” », a ainsi résumé le chef de l’État au cours de cet entretien très attendu.

Selon lui, « beaucoup de travailleurs disent : “Vous nous demandez des efforts, (mais) il y a des gens qui ne travaillent jamais (et qui…) auront le minimum vieillesse.” » De ce fait, le chef de l’État veut « aller chercher » les bénéficiaires du RSA, les aider à « revenir vers l’emploi » et les « responsabiliser », car certains ne travaillent plus « parfois depuis des années ou des dizaines d’années », a-t-il encore affirmé.

Un « devoir de solidarité »

Des mots très mal perçus par les associations de lutte contre la pauvreté et d’aide aux plus précaires. Le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) y a ainsi vu « mépris, arrogance, ego » de la part du locataire de l’Élysée.

Rien de tout cela pour Olivier Dussopt. Le ministre du Travail a estimé sur RTL ce jeudi matin que les mots du président de la République, annonciateurs d’une future réforme du système, sont motivés par une exigence de « solidarités » à l’égard des bénéficiaires du RSA.

« Cette phrase du président de la République est la réplique, l’écho de son engagement pris pendant la campagne présidentielle », a d’abord souligné le ministre, comme vous pouvez le voir ci-dessous, en rappelant le souhait du camp présidentiel de conditionner notamment le versement du RSA (598 euros) à des heures de travail ou d’insertion.

« Le RSA est un droit complet que nous garantissons. Il y a une responsabilité qui relève de l’État, des collectivités publiques, qui est de garantir, partout sur le territoire, de la formation, de l’accompagnement de l’insertion. Et lorsqu’il y a une offre de formation, d’insertion, il y a une responsabilité de celui qui bénéficie de l’allocation qui est de participer à ces activités pour retourner vers l’emploi », a ainsi détaillé le ministre du Travail.

Car, pour lui, « la société française est quitte de son devoir de solidarité lorsqu’elle accorde à la fois une allocation, qui est un minimum de survie, mais surtout lorsqu’elle met tout en œuvre pour permettre le retour à l’emploi. » Relancé sur la question des 15 à 20 heures de travail obligatoire, un dispositif expérimenté pour l’instant dans certains départements, Olivier Dussopt a confirmé que « c’est ce projet-là » dont il est question, tout en s’attachant à évacuer les termes de « travail gratuit ou bénévolat obligatoire. »

Pour le ministre, qui voit dans la réforme des retraites une réforme de gauche, il s’agit d’accorder des « droits et des devoirs », avec comme objectif « le retour à l’emploi. » Cette disposition, potentiellement éruptive, pourrait s’inscrire dans la fameuse loi travail voulue par le gouvernement au printemps.

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