Macron appuie auprès de Poutine l'offre de dialogue de l'opposition biélorusse

MACRON APPUIE AUPRÈS DE POUTINE L'OFFRE DE DIALOGUE DE L'OPPOSITION BIÉLORUSSE

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron, qui s'est entretenu par téléphone avec Vladimir Poutine, a invité le président russe à "prendre en considération" la volonté de dialogue exprimée par l'opposante biélorusse Svetlana Tsikhanouskaïa, rapporte l'Elysée jeudi matin.

Le président français a rencontré l'opposante mardi lors de son déplacement en Lituanie, où s'est réfugiée la candidate du front uni de l'opposition à l'élection présidentielle très controversée du 9 août dernier.

"Le président Macron a rappelé que Mme Tsikhanouskaïa s'était dite ouverte au dialogue avec la Russie et a encouragé le président Poutine à le prendre en considération", rapporte l'Elysée.

"Il a réaffirmé son soutien au peuple biélorusse et la nécessité de les aider à conduire le pays vers une transition politique", poursuit la présidence française, qui relève que les deux dirigeants "partagent l'idée que la solution est de recourir à une médiation de l'OSCE".

Dans son compte rendu de l'entretien avec Emmanuel Macron, le Kremlin souligne que "le dirigeant russe a réaffirmé la position de principe sur le caractère inacceptable de toute ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain et de toute pression extérieure sur des autorités légitimes".

La Biélorussie, proche alliée de la Russie, a basculé dans une crise politique sans précédent après la proclamation de la réélection d'Alexandre Loukachenko à l'issue d'un scrutin dénoncé comme frauduleux par l'opposition.

Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a été reçu mi-septembre par Vladimir Poutine, qui a annoncé que Moscou accordait un prêt de 1,5 milliard de dollars à Minsk tandis que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, réaffirmait qu'"Alexandre Grigorievitch (Loukachenko) est le président légitime de la Biélorussie".

De son côté, l'opposition biélorusse a multiplié les appels à un dialogue avec Moscou.

Invitée jeudi matin sur RTL, Svetlana Tsikhanouskaïa s'est félicitée de l'implication d'Emmanuel Macron dans la crise biélorusse et a précisé qu'il ne s'agissait de faire pression sur Vladimir Poutine.

"C'est une idée qui me gêne un petit peu, parce qu'il ne s'agit pas si vous voulez d'influencer sa décision", a-t-elle ajouté. "Les communications avec les autres pays comme à l'intérieur de notre pays doivent être placées sous le signe de la démocratie, donc pas de pression."

"Nous avons toujours dit que nous souhaitions rester ouverts au dialogue", a-t-elle ajouté. "Mais pour autant, nous n'avons pas forcément eu ou reçu de signes en ce sens d'autres pays voisins. Pour cette raison-là, ce serait merveilleux si le président Macron pouvait inviter, par exemple, M. Poutine à participer, et lui ferait office de médiateur dans cette négociation."

(Michel Rose et Henri-Pierre André avec Maxim Rodionov à Moscou; Édité par Blandine Hénault)