Macron à Lyon : 3 000 manifestants anti-réforme des retraites "commémorent la Résistance"
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi à Lyon pour protester contre la réforme des retraites et rendre hommage aux résistants en marge d'un déplacement d'Emmanuel Macron au Mémorial de la prison de Montluc où Jean Moulin et d'autres figures de la Résistance furent détenus.
La préfecture du Rhône ayant interdit tout rassemblement dans un large périmètre autour du mémorial, les organisateurs ont été contraints de se rassembler par groupes avant de défiler en bordure de la zone interdite.
"La Résistance ça concerne tout le monde, c'est pas normal qu'on ne puisse pas assister aux cérémonies d'hommage à Montluc", a confié parmi les manifestants Jean-Pierre Mestat, retraité de 74 ans. "Les gens sont en colère. Si on veut faire tomber la colère, il faut agir autrement."
Le tribunal administratif de Lyon a rejeté dans la matinée un recours en référé-liberté déposé la veille par des syndicats, dont la CGT du Rhône, contre l'interdiction préfectorale de manifester à proximité du mémorial où le président devait rendre hommage à Jean Moulin et aux résistants.
La CGT a maintenu son "appel à commémorer l'oeuvre sociale de la Résistance" aux abords de la zone interdite, comme FO, le PCF, une intersyndicale de l'éducation et d'autres organisations.
Le rassemblement de 3.000 personnes, selon la préfecture, dont beaucoup étaient munies de casseroles, a débuté dans une ambiance bon enfant vers 14H00 devant des barrières dressées par les forces de l'ordre.
Celles-ci ont ensuite plusieurs fois dû faire usage de gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants tentant de pénétrer dans le périmètre interdit, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Ce dispositif policier est antidémocratique. On atteint là une limite. C'est méprisant pour le peuple", protestait Charlotte Abalé Gnahoré, costumière et professeure contractuelle de 36 ans, également remontée contre la réforme des retraites récemment adoptée.
"La politique de Macron va à l'encontre de ce pourquoi les résistants se sont battus et sont morts. C'est une honte pour notre pays et pour la démocratie", a-t-elle tancé.
"Macron ne veut pas nous voir, il a dit aux flics +jetez-les, éjectez-les+. Il n'a pas d'empathie", protestait pour sa part Cathy Smadja, conductrice de bus de 59 ans.
"8 mai : commémorer la résistance c'est défendre ses conquêtes ! Pas touche à nos retraites !", clamait une des nombreuses banderoles déployées par les manifestants, dont le cortège continuait à longer la zone interdite au moment de l'arrivée du président au mémorial de Monluc peu après 15H00.
VIDÉO - 8 mai 1945 : des commémorations sous haute sécurité en France
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