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Machine À TATOUERNouveL encrage

Des ingénieurs parisiens ont créé la première imprimante pour la peau. Cette nouvelle technologie, qui modifie un savoir-faire humain en une création robotique, divise le milieu.

Elle n’a pas mal, elle savoure. Avant-bras droit tendu et sanglé, Irène Bony, 45 ans, observe la machine manier l’aiguille avec une dextérité déconcertante. Elle n’en est pas à son premier Génériq Festival, mais cette édition dijonnaise 2017 a quelque chose de «magique». La première «imprimante 3D» à tatouer est en train de pénétrer sa peau sur le rythme punk et primitif des Ramones, I Believe in Miracles. Note après note, la machine traduit le morceau en onde sonore graphique puis la dépose à l’encre noire sur l’épiderme. Résultat : «La musique littéralement dans la peau.»

Le premier tatouage d’Irène, «une tête d’aigle» gravée sur l’un de ses pectoraux, remontait à San Francisco et aux années 80. A l’époque, la jeune femme, «très branchée Harley Davidson», avait confié son corps au légendaire tatoueur Lyle Tuttle. Trente ans plus tard, un robot a remplacé la main de l’artiste. Jusqu’ici, seul le cinéma, via l’iconoclaste Paul Verhoeven et son héros teenager tatoué par une machine laser dans Starship Troopers, avait osé imaginer pareil scénario.

La machine du réel baptisée «Tatoué.» fêtera ses 4 ans en octobre prochain. Ses inventeurs, Pierre Emm et Johan Da Silveira, parisiens, la trentaine, membres du studio de design Appropriate Audiences, l’ont conçue en 2013, lorsqu’ils étaient encore étudiants à l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (Ensci). «L’imprimante 3D est sous-utilisée. Tout le monde s’en sert pour imprimer des goodies éphémères, des têtes de Yoda, des merdes comme ça, décrypte Pierre Emm, désormais designer free-lance. On a voulu se la réapproprier pour en faire quelque chose de plus sérieux. Alors on l’a détournée, on l’a hackée et on est partis sur l’idée du tatouage.»

Partie de morpion

Les premiers mois, le fonctionnement de «Tatoué.» reste assez sommaire : (...)

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