Météo : malgré la neige et une tempête dans le Nord, ce graphique dément l’idée d’un automne froid

Météo-France relève une anomalie de températures de +0,8°C sur les trois mois d’automne, par rapport aux normales 1991-2020.
Météo France Météo-France relève une anomalie de températures de +0,8°C sur les trois mois d’automne, par rapport aux normales 1991-2020.

MÉTÉO - Un automne froid et maussade ? La tempête Caetano fin novembre soufflant de la Normandie à la Savoie, de la neige à Paris, une grisaille persistante dans l’est... Une large majorité de Français, surtout ceux vivant dans la moitié nord de l’Hexagone, ont eu l’impression de ne pas avoir pu retirer la doudoune depuis fin septembre.

Météo en France : l’écart d’ensoleillement entre le sud et le nord en novembre résumé en une carte

Et pourtant, Météo-France dément les ressentis ce mardi 3 décembre, en publiant un graphique (ci-dessous) attestant que l’automne 2024 a bien été plus chaud que d’habitude. Dans un rapport sur les trois mois de l’automne météorologique (septembre, octobre, novembre), l’établissement public a ainsi relevé une anomalie des températures de +0,8 °C par rapport aux normales s’étalant de 1991 à 2020.

Dans le détail, septembre a été proche des normales (-0,3 °C), octobre a été lui nettement au-dessus (+1,5 °C), tandis que novembre affiche une anomalie de +1,1 °C, précise Météo-France.

Pas d’automne « nettement » plus froid depuis 14 ans

Cette moyenne haute a été boostée par des températures estivales dans le sud de la France. Dans la nuit du 24 au 25 novembre, à Pau, dans le Béarn, la température a notamment dépassé les 26,3 °C en pleine nuit, à la faveur d’un effet de foehn.

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Cette saison automnale s’inscrit donc dans la continuité des années précédentes : il faut remonter à 2010 pour retrouver un automne avec des températures nettement plus fraîches que la normale. Il s’agit là d’une manifestation concrète du dérèglement climatique, lié aux émissions de gaz à effet de serre émises par les activités humaines.

Autre apprentissage de cet automne 2024 : « il a été très pluvieux sur l’Hexagone, dépassant de 15 % la normale saisonnière », poursuit l’établissement. Septembre et octobre ont été excessivement arrosés (respectivement +60 % et +40 %), alors que novembre a été déficitaire en pluie (-45 %). Le cumul de pluie depuis le 1er janvier 2024 a même dépassé le cumul annuel de 2023 en cette fin novembre (972 mm).

Des intempéries d’une violence extrême

Le prévisionniste note également des épisodes de pluies particulièrement intenses. Du 15 au 18 octobre, six départements du quart sud-est avaient été placés en vigilance rouge à cause des crues et des inondations. « On n’a pas connu un épisode cévenol d’une telle violence depuis quarante ans », avait alors assuré le Premier ministre, Michel Barnier. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, avait renchéri : « du jamais vu de mémoire d’homme ».

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Plusieurs villes de Seine-et-Marne et d’Eure-et-Loir avaient également été inondées après le passage de la dépression Kirk le 9 octobre.

Encore une fois, le changement climatique est à l’origine de l’intensification de ces précipitations intenses. Quand la Terre se réchauffe d’un degré supplémentaire, cela équivaut à une augmentation de 7 % des précipitations lors des tempêtes et orages.

Enfin, l’automne 2024 a manqué de soleil. Météo-France constate un déficit d’ensoleillement sur l’ensemble de l’automne (-15 % par rapport à la normale 1991-2020). Mais la France a été coupée en deux, marquée par la grisaille au nord et la présence du soleil au sud.

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