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Mélenchon veut un bataillon pour des européennes "stop ou encore"

Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé jeudi ses troupes à envoyer un "commando de combat" au Parlement européen l'an prochain et réfuté que l'élection se résume à rejouer le second tour de la présidentielle. /Photo prise le 18 septembre 2018/REUTERS/Charles Platiau - RC1743BB0120

PARIS (Reuters) - Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé jeudi ses troupes à envoyer un "commando de combat" au Parlement européen l'an prochain et réfuté que l'élection se résume à rejouer le second tour de la présidentielle.

Fustigeant un président Macron "copiste de la feuille de route de la Commission" en mauvaise posture économique, Jean-Luc Mélenchon a présenté un programme de rupture, contre les traités et l'Otan, lors d'un discours à l'Assemblée dans le cadre d'une journée parlementaire du mouvement.

"Tout ceux qui sont pour les traités, l'Otan et le reste sont à nos yeux disqualifiés", a-t-il dit citant Emmanuel Macron mais aussi Benoît Hamon, à la tête du mouvement Génération.s.

"La question posée c'est : est-ce que c'est stop ou encore", a-t-il déclaré, avant d'égrener les maux attribués à l'Europe, "encore l'application des consignes semestrielles que nous donne la commission, encore les délires de M. Juncker face à tous les pays, encore les tricheries sans fin du Luxembourg".

"Nous voulons envoyer un commando de combat au Parlement européen", a-t-il dit, évoquant l'alliance formée avec Podemos, en Espagne, son équivalent au Portugal et six autres partis sous la dénomination "Le peuple".

Au niveau national, cependant, le leader de LFI a reconnu que les "renforts" escomptés en route ne s'étaient pas matérialisés. "Il faut savoir se rendre disponible, cela a à voir avec le style personnel, et donc tout le monde doit faire des efforts, moi inclus", a-t-il concédé, avant de souligner les divergences opposant LFI aux communistes et socialistes.

"Nous ne pouvons pas accepter, je le dis avec sévérité notamment aux partis de l'ancienne union des gauches, que l'on fasse de l'immigration la première question du débat en France, parce que ce n'est pas vrai, ce n'est pas la première question qui se pose ni à la France ni à l'Europe", a-t-il dit.

"La République française s'est déshonorée en refusant d'accueillir les passagers de l'Aquarius (...) le devoir d'assistance à personne en détresse est inconditionnel, mais il n'est pas vrai que cela fonde en droit à la liberté d'installation", a-t-il poursuivi, avant de défendre le "besoin des frontières pour créer du protectionnisme solidaire".

Signe des tensions suscitées à gauche par l'immigration, la tête de liste du PCF, Ian Brossat, s'est dit dimanche "affligé de voir certains, à gauche, flancher sur cette question" dans le JDD.

Démentant toute "volonté de revanche personnelle sur l'élection présidentielle", que lui prête notamment Edouard Philippe, le président du groupe LFI a réfuté que les élections européennes reviendraient à "rejouer" le second tour du scrutin.

"Ça n'a rien à voir", a-t-il dit, "la discussion n'est pas la confrontation supposée entre les macronistes et les lepenistes". "Mais dites-moi comment l'élection européenne ne pourrait pas être un référendum anti-Macron ?"

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)