Mélenchon veut faire de 2017 un "référendum" sur l'Europe

L'eurodéputé Jean-Luc Mélenchon, favorable à une refonte en profondeur de l'Union européenne, voire à une sortie de la France de l'UE, veut faire de l'élection présidentielle de 2017 un référendum sur les traités européens. /Photo d'archives/REUTERS/Jacky Naegelen

PARIS (Reuters) - L'eurodéputé Jean-Luc Mélenchon, favorable à une refonte en profondeur de l'Union européenne, voire à une sortie de la France de l'UE, veut faire de l'élection présidentielle de 2017 un référendum sur les traités européens. "Le choix du prochain président est un choix sur l’Europe. Je veux faire de la présidentielle un référendum sur les traités européens", déclare le co-fondateur du Parti de gauche dans une interview au Monde, publié mercredi sur le site du quotidien. "Ce qui me distingue de beaucoup d’autres courants de gauche, c’est que, dans mon esprit, la nation est un levier de la bataille européenne. La France est forte", dit encore Jean-Luc Mélenchon, qui avait obtenu 11,1% des voix en 2012. "La situation (est) absurde : les dogmes économiques et politiques de l’Europe à l’allemande ont tout bloqué. Et on nous propose de continuer ! Tout le monde sait qu’un nouveau traité est prévu pour 2017", ajoute-t-il. Au lendemain du vote des Britanniques en faveur du Brexit, fin juin, Jean-Luc Mélenchon avait salué ce résultat, y voyant "une occasion extraordinaire pour la France de revenir sur le devant de la scène et de proposer de tout autres méthodes". Chef de file d'une gauche anti-François Hollande, l'ancien socialiste fait sa rentrée dimanche à l'occasion d'un "pique-nique" organisé à Toulouse. Dans la perspective des élections de 2017, il occupe un espace politique sur lequel pourraient empiéter les socialistes Arnaud Montebourg, qui s'est dévoilé dimanche dernier, mais aussi Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche, candidats à la primaire du PS. Dans la même interview au Monde, Jean-Luc Mélenchon dit se réjouir de cette concurrence. "Aujourd’hui, la peur est le seul lien proposé aux Français. Quand surgissent les candidatures d’Hamon, Montebourg, Duflot, Lienemann et Filoche, cela élargit l’espace pour d’autres thèmes", juge l'ancien ministre de Lionel Jospin. "La première chose que ces candidatures disent, c’est que Hollande a échoué", insiste-t-il. (Simon Carraud, édité par Emmanuel Jarry)