Mélenchon se voit en "figure rassurante" pour les Français

En hausse dans les sondages d'opinion depuis deux semaines environ, Jean-Luc Mélenchon reconnaît qu'il "se passe quelque chose" autour de sa candidature pour l'élection présidentielle, qu'il juge "rassurante" pour les Français. /Photo prise le 26 mars 2017/REUTERS/Stéphane Mahé

PARIS (Reuters) - En nette hausse dans les sondages depuis deux semaines environ, Jean-Luc Mélenchon estime qu'il "se passe quelque chose" autour de sa candidature pour l'élection présidentielle, qu'il juge "rassurante" pour les Français. Dans un entretien publié dans le Journal du dimanche, le candidat de la France insoumise repousse également une nouvelle fois toute idée de candidature unique avec le socialiste Benoît Hamon. "Il se passe quelque chose, c'est vrai : la conjonction de la grande marche du 18 mars pour la VIe République et du débat du 20 mars a provoqué mon décollage. La nature de ma candidature a changé", déclare Jean-Luc Mélenchon pour expliquer son embellie dans les récents sondages. Celui qui prétendait incarner jadis "le bruit et la fureur" talonne François Fillon pour la troisième place dans les intentions de vote pour le premier tour du 23 avril, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Deux sondages réalisés cette semaine l'ont placé entre un et quatre points derrière le candidat de la droite et du centre. Une hausse qui s'explique en partie par le recul de Benoît Hamon. et "Je deviens une figure rassurante. Je pense que les gens ont soif d'humanité ! Aujourd’hui, le ' bruit et la fureur ' n’est plus l'attente de la société. Le pays est excédé. Et Marine Le Pen représente une forme d’aventure violente pour le pays", explique Jean-Luc Mélenchon dans le JDD. A ses yeux, tout va dépendre des "10 ou 15 millions d'électeurs qui n'ont pas pris leur décision". "Qui peut dire ce qui va sortir de tout ça ? Les gens savent que le choix à faire est grave. C’est l’heure des caractères. Ça colle avec moi, non ?", dit l'ancien ministre. Jean-Luc Mélenchon a cependant balayé dimanche, lors d'un meeting à Châteauroux (Indre), l'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen le 7 mai, jugeant les chances de la présidente du Front national plus minces que celles d'un meuble. "Celle-là, elle n'a pas besoin de se faire de souci. Son programme ne s'appliquera jamais. Car une chaise, une table, un banc sera élu plutôt qu'elle dans ce pays", a déclaré l'ancien socialiste. Sur le plan tactique, l'eurodéputé continue à refuser toute idée de rapprochement avec Benoît Hamon, réclamé par une partie de la gauche pour préserver ses chances de figurer au second tour. "Non. Je ne m’occupe pas de lui. Je ne veux pas être dans une bataille de bac à sable entre deux personnes qui se disputent le même seau ! Les électorats ne s’additionnent pas", affirme-t-il dans le JDD. Dans une lettre ouverte publiée par l'hebdomadaire, les acteurs Philippe Torreton et Ariane Ascaride et le réalisateur Robert Guédiguian demandent "une union des candidats de gauche". "La victoire est possible si vous êtes alliés", écrivent-il dans ce message adressé à Jean-Luc Mélenchon, à Benoît Hamon et à l'écologiste Yannick Jadot. (Elizabeth Pineau et Simon Carraud, édité par Bertrand Boucey et Henri-Pierre André)