Pour Mélenchon, Macron s'affiche comme "le chef de la droite" après le remaniement

Jean-Luc Mélenchon, lors d'une conférence de presse ce mardi, a réagi à la formation du gouvernement de Jean Castex.  - Brightcove
Jean-Luc Mélenchon, lors d'une conférence de presse ce mardi, a réagi à la formation du gouvernement de Jean Castex. - Brightcove

Avec le changement de gouvernement, Emmanuel Macron "affiche une volonté plus nette, plus claire, plus frontale d'être le chef de la droite", a estimé ce mardi le patron des députés insoumis Jean-Luc Mélenchon, à l'unisson des autres groupes de gauche.

Je pense qu'Emmanuel Macron avait rêvé d'une ouverture. Mais il a déjà effondré le PS à coups de ralliements incessants. Maintenant, il s'apprête à faire la même chose avec Les Républicains, sauf qu'il n'y est pas arrivé, car aucune figure des Républicains n'est venue à la rescousse", a fait valoir le chef de LFI à l'Assemblée nationale.

Selon lui, la ligne de l'exécutif met la "droite au pied du mur", car "comme toujours, dans le double emploi, il y en a un de trop". Côté LFI, "on sera une force de résistance sociale, politique, morale et culturelle. Mais ça n'est plus suffisant à deux ans" de la présidentielle, a-t-il insisté. "Il faut produire des idées communes et des intérêts communs", notamment "d'une rupture forte avec le mode de production", a poursuivi Jean-Luc Mélenchon.

Un remaniement qui "fait pschitt"

Pour le reste, le chef des Insoumis a fustigé un remaniement qui "fait pschitt", avec une "équipe de campagne", plus "qu'un gouvernement", tout en se réjouissant des départs de Christophe Castaner, Nicole Belloubet et Muriel Pénicaud, "une charrette magnifique", "après leurs échecs spectaculaires". Le nouveau garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, a-t-il ajouté, sera peut-être "plus sensible aux droits de la défense".

Côté communistes, les députés dénoncent un "gouvernement de repli" avec le Premier ministre Jean Castex en "porte-serviettes". Le nouveau chemin annoncé par le chef de l'Etat, c'est "première à droite vers la place du libéralisme", a relevé Sébastien Jumel. Le socialiste Boris Vallaud a vu dans le nouveau gouvernement "un jeu de bonneteau" avec des "gobelets qui ont changé de place", tout en notant un "nouveau tournant à droite dans l'échiquier gouvernemental".

Des précisions attendues

Quant à Jean-Christophe Lagarde (UDI), il a dit avoir "du mal à comprendre comment on peut constituer un gouvernement sans dire ce qu'on va faire avec. (...) Là, on a le casting, mais le scénario, on l'aura le 14 juillet" avec l'intervention attendue d'Emmanuel Macron, c'est "assez surprenant". Aux oppositions de gauche ainsi qu'aux membres de l'aile gauche de son groupe pouvant être déçus, le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre a suggéré "une instruction plus précise" de la composition du gouvernement, jugeant qu'ils sont allés "un peu vite dans l'analyse". Selon lui, "il est essentiel que nous remettions le dépassement du clivage droite-gauche au coeur de notre politique". "Protéger, libérer, unir reste notre feuille de route", a-t-il ajouté. Lui-même se voit "utile" à sa place et se félicite de la volonté du nouveau Premier ministre Jean Castex d'une "co-construction" avec la majorité.

Article original publié sur BFMTV.com