Mélenchon demande aux oppositions s'ils censureraient un gouvernement Castets sans LFI, les leaders du NFP "attendent" une réponse

Le chef des insoumis ouvert à un gouvernement NFP sans ministre LFI? Jean-Luc Mélenchon a interpellé ce samedi 24 août les dirigeants du camp d'Emmanuel Macron et de la droite, leur demandant s'ils censureraient un gouvernement dirigé par Lucie Castets ne comportant pas de ministre insoumis, ligne rouge exposée par les macronistes et la droite vendredi à l'Élysée.

Invité du 13 heures de TF1, Jean-Luc Mélenchon s'est adressé "aux chefs des trois partis macronistes et de la droite" avec une simple question: "le gouvernement de Lucie Castets, s'il ne comportait aucun ministre insoumis, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d'appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives?".

"Si vous nous répondez non, on dira que les ministres insoumis, en fait, c'est un prétexte, c'est du programme dont vous ne voulez pas", a-t-il ajouté.

Faure et Tondelier appelle à une réponse des oppositions

Une formule reprise dans la foulée par le patron du Parti socialiste Olivier Faure, qui a estimé sur X (anciennement Twitter) que Jean-Luc Mélenchon "ouvre la voie à un soutien sans participation de La France insoumise à un gouvernement Lucie Castets"

"Le prétexte de la présence de ministres FI n’existe plus. On attend maintenant la réponse de tous ceux qui pensaient avoir trouvé là un moyen de rejeter en bloc le NFP", a-t-il encore dit.

La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a de son côté estimé que "la déclaration de Jean-Luc Mélenchon met le camp Macron face à ses responsabilités" et affirment que ses troupes "attendent avec impatience la réponse des chefs de parti Renaissance, Horizon et Modem.

"Nous ne serons jamais du côté du problème, nous serons toujours du côté des solutions", a une nouvelle fois dit au cours de l'interview le leader insoumis, comme il l'a répété à de nombreuses reprises depuis les élections législatives.

Il a toutefois fustigé une "discrimination qui est assez odieuse" à l'égard de son mouvement, car selon lui "il y a de nombreuses personnalités femmes et hommes insoumis qui feraient d'excellents ministres, compétents, au service du pays".

Macron rencontre les chefs de partis

Le président de la République a entamé vendredi à l'Élysée un cycle de consultations des chefs de partis et de groupes parlementaires censé déboucher sur la nomination d'un Premier ministre, six semaines après les élections législatives qui ont vu la coalition de gauche NFP arriver en tête en nombre de sièges, toutefois loin de la majorité absolue.

Le président a d'abord reçu Lucie Castets et les représentants du NFP, qui revendiquent de former le gouvernement. À la sortie, la haut-fonctionnaire désignée par le NFP a jugé le président "lucide" sur "le souhait d'un changement d'orientation politique" après ce scrutin. Mais, a-t-elle ajouté, "la tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement", alors que le NFP a exigé qu'un nouveau chef de gouvernement soit désigné rapidement, évoquant la date de mardi.

Emmanuel Macron a ensuite reçu les dirigeants des partis le soutenant (Renaissance, Horizons, MoDem, Parti radical et UDI) et ceux du parti de droite Les Républicains. Tous ont averti qu'ils censureraient un gouvernement comportant des ministres LFI. Le chef de l'État doit rencontrer la semaine prochaine les dirigeants du RN.

Les macronistes cherchent depuis les législatives les voies d'une entente avec la droite dans le but de supplanter le NFP en nombre de sièges. Une stratégie qui a permis, via un accord avec LR, la réélection à la présidence de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, mais qui achoppe sur le refus du président de LR Laurent Wauquiez de toute coalition ou participation gouvernementale.

"Si vous ne nommez pas madame Lucie Castets, vous aurez une motion de destitution", a de son côté promis une nouvelle fois Jean-Luc Mélenchon ce samedi, réitérant une menace dégainée il y a quelques jours mais qui a peu de chance d'aboutir, car elle nécessiterait le vote des deux tiers de l'Assemblée nationale et du Sénat.

Article original publié sur BFMTV.com