Mélenchon, accusé de « sous-entendu » antisémite après cette sortie sur Benjamin Haddad, réplique
POLITIQUE - « Sous-entendu nauséabond » contre « escroquerie médiatique. » Jean-Luc Mélenchon est pointé du doigt par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon pour avoir dénoncé la position personnelle du ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad, sur la situation au Proche-Orient.
Plus précisément, certains, dont la nouvelle membre du gouvernement, voient derrière les critiques de Jean-Luc Mélenchon un « sous-entendu » antisémite. C’est « indigne d’un responsable politique. La gravité de la situation requiert de la décence et du sang-froid », écrit-elle sur les réseaux sociaux ce dimanche 29 septembre, dans le sillage de quelques élus et observateurs.
Que reprochent-ils concrètement au fondateur de la France insoumise ? D’avoir accusé, samedi soir, lors d’un meeting à Mende, en Lozère, le nouveau ministre délégué chargé de l’Europe d’être « acquis à la politique de monsieur Benjamin Netanyahu » en Israël et au Proche-Orient.
« Il ne se passera rien, car le ministre qui a été désigné pour s’occuper de l’Europe est quelqu’un qui est acquis à la politique de monsieur Netanyahu », a précisément lancé Jean-Luc Mélenchon à la tribune, au milieu d’un raisonnement sur l’inaction de la France et de l’Europe face à la situation à Gaza. Et d’ajouter : « Or si l’Europe décidait qu’on ne livre plus d’armes européennes d’un pays européen, la guerre s’arrêterait. »
Mélenchon maintient ses critiques
Un propos rapidement dénoncé sur les réseaux sociaux, d’abord par l’ancien ambassadeur de France aux États-Unis et en Israël Gérard Araud. « Pour dire clairement ce que vous sous-entendez, ce ministre est… Juif. C’est indigne », a fustigé le diplomate, interrogeant notamment le choix du leader des Insoumis de « singulariser ce ministre » plutôt qu’un autre.
Dans la foulée, cette critique a été relayée dans un article du Journal du Dimanche, au titre trompeur « “Ce ministre est… Juif” : polémique après une déclaration de Jean-Luc Mélenchon sur le ministre Benjamin Haddad. » De quoi faire réagir le principal concerné, qui accuse l’hebdomadaire de lui faire dire ce qu’il n’a pas dit.
L'escroquerie médiatique permanente "Mélenchon a dit"... ce qu'il n'a pas dit.
La preuve.
1) Benjamin Haddad a dit : « Je ne suis pas pour un cessez-le-feu. Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme du Hamas. »
2) Je dis : « Le ministre désigné pour s'occuper de… pic.twitter.com/wyEp8xLJBA— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 29, 2024
Le fondateur de la France insoumise maintient par ailleurs ses propos à l’égard de Benjamin Haddad, en relayant des captures d’écran des anciennes prises de position du ministre. Celui-ci a par exemple suscité une polémique en novembre 2023 quand il expliquait, un mois après les massacres du 7 octobre et alors que la réplique à Gaza avait déjà fait 9 000 victimes, être « opposé au cessez-le-feu » dans l’enclave, en vertu du droit d’Israël à « se défendre contre le terrorisme. »
Alignement inconditionnel des @DeputesRE sur le discours du Gvt Netanyahu. Vision hémiplégique de l’Humanité. Déshumanisation des victimes palestiniennes. La légitime défense ce n’est pas la punition collective d’innocents. Les enfants ne sont pas des terroristes du Hamas ! https://t.co/L5ks4446hK
— Olivier Faure (@faureolivier) November 2, 2023
La gauche, dans son ensemble avait alors fustigé cette sortie. Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure dénonçait par exemple une « vision hémiplégique de l’Humanité » et « l’alignement inconditionnel des députés Renaissance sur le discours du gouvernement Netanyahu. »
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