Mélenchon étrille le PS et leur main tendue vers Macron : « Ce sera la fin de l’alliance »
Dans la presse italienne, le fondateur de La France insoumise met en garde les roses sur l’explosion de l’alliance s’ils entrent dans un gouvernement qui n’est pas estampillé NFP.
POLITIQUE - Ciao les socialistes. Jean-Luc Mélenchon s’exprime ce dimanche 8 décembre dans un entretien éruptif publié par le quotidien italien La Repubblica. Le fondateur de La France insoumise, « inquiet » et « excité » par la situation actuelle, met notamment en garde le Parti socialiste s’il franchit le Rubicon après sa main tendue à Emmanuel Macron.
Deux lignes s'affrontent à gauche depuis la chute de Michel Barnier. D’un côté, socialistes, écolos et communistes appellent (avec leurs propres nuances) à la discussion et à la négociation avec le bloc central, derrière un Premier ministre de gauche, mais pas forcément estampillé Nouveau Front populaire. De l’autre, les insoumis restent intransigeants sur le programme de l’alliance NFP et sur la figure de Lucie Castets pour ravir Matignon. En ce sens, les dirigeants LFI sont les seuls à avoir boudé un entretien avec le chef de l’État la semaine prochaine.
Pour cause : aucune entente n’est possible pour Jean-Luc Mélenchon, comme le montre sa diatribe contre ses partenaires, les socialistes en particulier. « Je ne négocie pas avec l’Élysée. Si les socialistes trahissent les pactes, notre alliance est brisée », explique notamment celui qui mise plus que jamais sur le départ précipité d’Emmanuel Macron et l’avènement d’une élection présidentielle anticipée.
Les flèches de Mélenchon contre Faure
Concrètement, si Olivier Faure et ses troupes entrent dans un gouvernement qui n’est pas mené par le Nouveau Front populaire, « ce sera la fin de notre alliance avec les socialistes », prévient le leader des insoumis, qui ne retient pas ses flèches ce dimanche.
« Le secrétaire du Parti socialiste est habitué au bluff. Son parti a obtenu 1,67 % à l’élection présidentielle […]. Il a une surestimation de lui-même qui va de pair avec des propos insultants à mon égard », assène notamment Jean-Luc Mélenchon, en critiquant (par anticipation) la possible bienveillance du PS si le président du MoDem François Bayrou était nommé à Matignon pour « élargir » le bloc central.
« Depuis quarante ans, une “grande coalition” fait rêver de nombreux socialistes français. Et maintenant, ils se font l’illusion que cela peut être réalisé avec un centriste comme François Bayrou Premier ministre », regrette encore le triple candidat malheureux à la présidentielle. Or, pour lui, la « propagande selon laquelle la gauche doit composer avec la droite est dangereuse : » « Nous refusons de trahir nos électeurs en échange de sièges (...) sans notre opposition au libéralisme, mon pays pourrait vraiment laisser l’extrême droite gagner. »
Dans ce même entretien, Jean-Luc Mélenchon précise que son mouvement votera la censure contre tout gouvernement qui ne respecte pas le Nouveau Front populaire, et confirme qu’il vise avant tout la démission du chef de l’État pour éventuellement concourir à une présidentielle précoce. Ceci, alors même qu’Emmanuel Macron a cru bon indiquer, jeudi, lors de son allocution aux Français, qu’il resterait jusqu’en 2027.
« C’est normal qu’il dise qu’il veut rester. Mais où trouvera-t-il une majorité de 289 députés pour approuver la loi de finances ? », s’interroge le patriarche des insoumis, en ajoutant : « J’avais prévu la crise du régime, maintenant nous nous en rapprochons. »
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