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Méga-bassines: des "équipements d'une rare violence" saisis avant la manifestation

Les forces de l'ordre sont présentes à Sainte-Soline à la veille d'une manifestation non autorisée contre des méga-bassines, dans les Deux-Sèvres, le 24 mars 2023 - THIBAUD MORITZ © 2019 AFP
Les forces de l'ordre sont présentes à Sainte-Soline à la veille d'une manifestation non autorisée contre des méga-bassines, dans les Deux-Sèvres, le 24 mars 2023 - THIBAUD MORITZ © 2019 AFP

Débordements en perspective? Emmanuel Macron a indiqué ce vendredi, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, que "des équipements d'une rare violence" ont été saisis par les autorités avant la manifestation prévue samedi, à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres. Le rassemblement, non autorisé, vise à protester contre des projets de méga-bassines.

"Nous ne céderons rien à cette violence. En démocratie, on n'a pas le droit à la violence", martèle-t-il.

Entre 7000 et 10.000 personnes sont attendues pour ce rassemblement, selon les estimations des autorités, dont plus d'un millier de radicaux, a appris l'AFP de source proche du dossier. Selon l'Intérieur, 3200 gendarmes et policiers seront déployés sur place.

Haches et boules de pétanque

La préfète des Deux-Sèvres Emmanuelle Dubée avait déjà indiqué ce vendredi lors d'un point presse que "des saisies importantes d'objets constituant des armes ou des armes par destination" avaient été effectuées par les forces de l'ordre.

Elle a dit s'attendre à des "violences importantes" samedi.

Parmi les objets saisis, le général Samuel Dubuis, commandant de la région de gendarmerie Nouvelle-Aquitaine a énuméré "des boules de pétanque, des frondes, des lance-pierres, des objets contondants, des produits incendiaires comme des mortiers, (...) des couteaux, des haches".

Déjà des milliers de personnes rassemblées en octobre

Le collectif "Bassines non merci", le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et le syndicat agricole Confédération paysanne sont à l'origine de cette mobilisation.

"Alors que le pays se soulève pour défendre les retraites, nous allons simultanément faire front pour défendre l'eau", affirment-ils.

Il ne s'agit pas de la première du genre dans la région. Fin octobre, 4000 personnes selon les autorités, 7000 selon les organisateurs, s'étaient rassemblées à Sainte-Soline pour dire leur opposition à un chantier de retenue d'eau. La mobilisation avait donné lieu à des débordements. 61 gendarmes avaient été blessés dont 22 sérieusement, sur les 1500 déployés.

"Un risque manifeste de troubles à l'ordre public"

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a appelé jeudi lors d'une interview à Sud Ouest à éviter tout débordement samedi dans les Deux-Sèvres.

"Le droit à manifester, ce n'est pas le droit de casser", a-t-il clamé dans les colonnes du journal local.

Le ministre justifie l'interdiction du rassemblement par "un risque manifeste de troubles à l'ordre public" et assure que le "droit de manifester" n'est pas remis en cause.

"Il y a une très grande mobilisation de l'extrême gauche et de ceux qui veulent s'en prendre aux gendarmes et peut-être tuer des gendarmes et tuer les institutions", a par ailleurs estimé ce vendredi sur CNews le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Les forces de l'ordre déjà sur place

Les forces de l'ordre, des camions militaires ou encore des hélicoptères sont déjà déployés sur place ce vendredi en prévention de la mobilisation de samedi. Le rassemblement est prévu de vendredi à dimanche.

Les méga-bassines sont des retenues d'eau destinées à l'irrigation agricole. Elles sont alimentées par la pluie et les nappes phréatiques. Ses opposants estiment qu'elles n'encouragent pas à changer le modèle agricole gourmand en eau.

Seize retenues, d'une capacité totale d'environ 6 millions de mètres cubes, doivent être construites, principalement dans les Deux-Sèvres.

Article original publié sur BFMTV.com