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Une médiation sur la réforme des retraites ? Véran balaie la proposition de l’intersyndicale

« Pas besoin de médiation pour se parler », répond le gouvernement aux syndicats qui réclamaient une médiation de quelques semaines pour discuter des retraites et du travail.

POLITIQUE - À peine formulée, aussitôt balayée. Quelques heures seulement après la proposition de l’intersyndicale de mettre en place une médiation sur la réforme des retraites, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a rejeté l’idée ce mardi 28 mars.

« On n’a pas forcément besoin de médiation pour se parler », a balayé le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.

Le matin même, avant le début de la 10e journée de mobilisation nationale, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger avait réclamé « une suspension » du projet avec en parallèle un « processus de médiation d’un mois, un mois et demi » pour « aller voir les différentes parties en leur demandant ce qu’elles veulent sur le travail ». Une demande appuyée dans la foulée par le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.

« Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation », a assuré le porte-parole lors du compte rendu du conseil des ministres. « Il n’y a pas [besoin] de médiateur dans la République quand on peut se parler directement », a-t-il insisté, après de multiples relances des journalistes présents.

Après la proposition de Laurent Berger, son homologue de la CGT avait fait savoir que l’intersyndicale officialiserait la demande de suspension et de médiation dans une lettre au président de la République. La fin de non-recevoir d’Olivier Véran intervient avant même l’envoi de cette missive.

Pas de médiation… ni de suspension ?

Le porte-parole du gouvernement n’a par ailleurs pas directement répondu à la demande de suspension du texte, réclamée comme préalable à la discussion par les syndicats. Mais il a redit le souhait de l’exécutif d’aller « au bout du chemin démocratique sur ce texte de loi » avec la saisie du Conseil constitutionnel par la Première ministre.

« La loi a vocation à s’appliquer au mois de septembre. On attend l’avis du Conseil constitutionnel pour qu’il puisse y avoir ensuite la mise en place de la loi. La loi est la partition générale, les décrets sont les notes de musique de la partition », a déclaré Olivier Véran, laissant de fait peu d’espoir sur une éventuelle mise sur pause du texte.

En marge d’un déplacement à Bruxelles le 24 mars, Emmanuel Macron avait assuré être « à la disposition » de l’intersyndicale. Et ce « dès lors que le Conseil Constitutionnel se sera prononcé sur la conformité de notre texte de loi », a précisé Olivier Véran ce lundi. Par la suite, Élisabeth Borne a fait savoir qu’elle était disponible pour recevoir les représentants des centrales la semaine du 10 avril.

Mais les concernés refusent toute rencontre sans certitude de pouvoir discuter du recul de l’âge légal de départ qui cristallise la colère. Or, Emmanuel Macron comme Élisabeth Borne se sont bien gardés d’entrouvrir la porte sur ce point précis. Tout comme Olivier Véran ce mardi. « Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler mais directement. Et on renouvelle notre proposition de le recevoir pour travailler avec lui (...) sur les conditions d’applications (du projet), par exemple sur les fins de carrières », a-t-il lâché ce mardi.

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