« Méconnaissance profonde de l’islam », les raisons d’une censure

Une professeure d’histoire de l’art dans le Minnesota a montré à ses étudiants une peinture médiévale représentant le Prophète. Son contrat n’a pas été renouvelé.  - Credit:REMKO DE WAAL / ANP / AFP
Une professeure d’histoire de l’art dans le Minnesota a montré à ses étudiants une peinture médiévale représentant le Prophète. Son contrat n’a pas été renouvelé. - Credit:REMKO DE WAAL / ANP / AFP

Les faits remontent à octobre mais occupent depuis quelques semaines les tribunes de la presse américaine. Le Dr Erika Lopez Prater, professeure vacataire à l'université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohammed. Une étudiante, appuyée par une association d'élèves, a porté plainte auprès de l'établissement. Lequel n'a pas renouvelé le contrat du Dr Lopez Prater, qualifiant son enseignement d'« irrespectueux et islamophobe  ».

Le cours portait sur l'histoire mondiale de l'art. L'enseignante avait prévenu en début de semestre puis le jour du cours concerné qu'elle projetterait une représentation persane du Prophète, afin de « montrer la riche variété de la création artistique au sein des traditions islamiques », selon ses déclarations. L'image en question représente Mohammed recevant les révélations coraniques de l'ange Gabriel sur le mont Hira. Elle est tirée d'un manuscrit réalisé en Iran au début du XIVe siècle.

L'Institut national d'histoire de l'art (INHA), à Paris, a tenu à apporter publiquement son soutien à la professeure par un communiqué. Lequel précise qu'il s'agit d'« une œuvre à la valeur inestimable pour l'histoire et pour le patrimoine artistique mondial […] maintes fois étudiée, exposée et publiée, aussi bien au sein d'ouvrages destinés à des spécialistes que dans des contextes visant de plus larges publics, comme les universités ou les musées ».
Éric de Chassey, à [...] Lire la suite