Enlèvement de Mia: l'extradition de la mère depuis la Suisse peut être rapide, sauf si elle s'y oppose

Lola Montemaggi, la mère de Mia, enlevée mardi 13 avril 2021 dans les Vosges. - Ministre de l'Intérieur
Lola Montemaggi, la mère de Mia, enlevée mardi 13 avril 2021 dans les Vosges. - Ministre de l'Intérieur

La mère de la jeune Mia et un ressortissant français, arrêtés ce dimanche par la police en Suisse, restent détenus en attendant une procédure d'extradition, qui peut aller rapidement s'ils ne s'y opposent pas.

"Actuellement, il y a la mère qui est en garde à vue plus le ressortissant français domicilié à Fribourg", a expliqué Jean-Luc Mooser, procureur du canton de Fribourg, en charge du dossier.

Ce dernier, présenté comme "Roméo" par le procureur de la République de Nancy François Pérain lors d'une conférence de presse, a pris en charge Mia et sa mère à leur arrivée en Suisse.

De longues procédures judiciaires possibles

Les autorités françaises ont selon Jean-Luc Mooser demandé l'extradition, et Lola Montemaggi, 28 ans - commanditaire de l'enlèvement de sa fille de 8 ans - ainsi que le ressortissant français "vont être détenus dans l'attente de cette extradition".

S'ils ne s'y opposent pas, "ça peut durer quelques jours, une semaine, quinze jours", a indiqué le procureur, ajoutant que s'il devait y avoir opposition, cela impliquerait des procédures judiciaires "qui sont beaucoup plus longues".

Une interpellation sans résistance

Mia, 8 ans, enlevée mardi dans les Vosges au domicile de sa grand-mère maternelle, a été retrouvée dimanche "en bonne santé" et en compagnie de sa mère à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud.

L'interpellation dans un squat, où elles sont arrivées samedi, s'est passée sans résistance, a encore raconté le procureur.

"On avait quelques craintes du fait que c'était dans un squat occupé par de nombreuses personnes. La police a été prudente, a attendu un moment et quand la fille et la mère sont sorties, là elles ont été interpellées".

Une première tentative d'interpellation à Neuchâtel, où la mère et sa fille ont passé trois jours, avait échoué.

"Quand la police est intervenue, elles étaient déjà parties parce qu'une personne de Neuchâtel avait conduit Mia et sa maman dans ce squat à Sainte-Croix", a expliqué le procureur.

Plusieurs jours de course-poursuite

Après son passage de la frontière franco-suisse dans la région du Jura, "cela a été un peu une course poursuite durant quelques jours", a expliqué le procureur.

Selon les "premières informations", elles ont ensuite "été conduites en voiture par un ressortissant français domicilié à Fribourg, (ont) passé une nuit dans un bed and breakfast de la région, ensuite en taxi de cet endroit près de Estavayer-le-Lac jusqu'à Neuchâtel" où elles ont passé trois jours avant de repartir pour Sainte-Croix, a-t-il ajouté.

Une membre de l'association "A la base" présente sur le squat, a expliqué au quotidien 24 heures, que "la maman et la petite étaient ici depuis samedi. Et on les a encore vues ce matin pour le café. On ne savait pas qui elles étaient, ni où elles ont passé la nuit".

Selon cette femme, Mia et sa mère avaient un comportement normal et un autre membre du collectif, lui aussi anonyme, a expliqué que Mia avait passé la journée à faire des dessins et du bricolage, et cassé des noix avec sa maman.

Article original publié sur BFMTV.com