Mère Line : « L’Église donne la possibilité à des personnes fragiles de grandir spirituellement »
Paris Match. Dans son encyclique “Caritas in veritate”, Benoît XVI écrivait: “Parce que l’amour est riche de vérité, l’homme peut le comprendre dans la richesse de ses valeurs, le partager et le communiquer. La vérité est, en effet, logos qui crée un dialogos et donc une communication et une communion.” Dans ces mots, ne pouvons-nous pas comprendre la justification théologique lumineuse de la vocation des petites sœurs handicapées ?
Mère Line. Oui, car elle est semblable à toutes les vocations religieuses ; les petites sœurs ont reçu des dons particuliers et un appel de Dieu. La prière est le cœur de leurs vies. Elles grandissent dans l’union à Dieu. Si une petite sœur n’est pas à sa place, elle ne tardera pas à faire comprendre son mal-être. Une personne trisomique ne maquille pas ses sentiments. Nous ne sommes pas une maison d’accueil. Nous sommes une maison religieuse où des femmes accomplissent leur vocation propre. La première chose importante n’est pas d’être trisomique ; le seul critère est d’être appelé par Dieu. L’Église donne la possibilité à des per - sonnes fragiles de grandir spirituellement; une communauté “classique” ne pourrait pas les accueillir, car le décalage est trop radical. Comment comprendre la place des sœurs valides ? Nous devons être à l’école des petites sœurs. Elles sont le centre de notre vie. Nous formons une seule communauté. Nous ne sommes jamais séparées. Nous avons la même vocation.
Bien sûr, nous montrons un grand détachement. Notre géné...