Lyes Louffok investi par La France insoumise en plein bras de fer avec le Parti socialiste en Isère

POLITIQUE - À gauche, une simple élection législative partielle peut aiguiser les appétits et virer à la foire d’empoigne. Depuis la démission d’Hugo Prévost, accusé de violences sexistes et sexuelles, les habitants de la première circonscription de l’Isère n’ont plus de député. Un scrutin doit être organisé dans les prochaines semaines pour le remplacer, et déjà les tensions renaissent entre partenaires du Nouveau Front populaire.

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Dans l’accord signé par tous les partis de gauche en juin, la circonscription revient à La France insoumise. Lundi 28 octobre, les militants locaux se sont donc prononcés en faveur de la candidature de Lyes Louffok, militant reconnu des droits de l’enfant et candidat malheureux aux dernières législatives dans le Val-de-Marne, selon les informations du Dauphiné Libéré.

Ce jeune homme de 30 ans, confié à l’Aide sociale à l’enfance juste après l’accouchement de sa mère, intervient régulièrement dans le débat public pour porter la voix des enfants placés, dénoncer les maltraitances, les dysfonctionnements, les atteintes aux droits des plus petits et alerter sur le manque de moyens investis dans la protection de l’enfance. « Les enfants ne sont pas des objets, ce sont des sujets de droit », répète-t-il souvent.

Mais avant d’être élu, Lyes Louffok devra d’abord s’imposer comme le candidat commun de la gauche. Et le Parti socialiste, qui n’a normalement pas son mot à dire dans une circonscription fléchée LFI, pourrait jouer les trouble-fêtes. « Les circonscriptions sont-elles acquises à vie ? Je ne suis pas certain. Le sujet n’est pas de trahir l’accord de juin, il est de gagner », explique le député européen PS Pierre Jouvet à Politico ce 29 octobre. De fait, les socialistes ont investi Amandine Germain comme « cheffe de file » dans la circonscription. Sans aller jusqu’à affirmer qu’elle serait candidate. La décision de sa désignation a d’ailleurs été prise par les militants locaux, sans concertation avec la direction nationale.

Olivier Véran candidat du camp macroniste ?

L’affaire, qui pourrait se régler en deux coups de téléphone, prend une telle ampleur qu’une réunion au sommet a été convoquée le 30 octobre. Toujours selon Politico, les éminences grises de la gauche se réuniront au siège local du PCF à Grenoble dans l’espoir de démêler ce sac de nœuds. L’affrontement PS/LFI porte moins sur des sujets de fond que sur une volonté de porter le leadership : les deux groupes ont quasiment le même nombre de députés, quoique les Insoumis soient un peu plus nombreux. Surtout, le PS doit prochainement se réunir en congrès et choisir de renouveler, ou non son Premier secrétaire. Période charnière pour Olivier Faure qui ne peut s’aliéner une part trop importante de sa base, mécontente des accords signés avec les Insoumis. Il doit donc, en interne, donner des gages à ceux qui poussent pour une réaffirmation socialiste. De là à faire pâtir l’union de la gauche ? Les proches de Jean-Luc Mélenchon rappellent qu’à l’inverse, dans les Ardennes, où se tient également une élection législative partielle, ils n’auront aucun mal à soutenir le candidat PS, tel que prévu par l’accord du NFP.

En Isère, tout l’enjeu est de conserver la circonscription à gauche. De Lyes Louffok à Amandine Germain, en passant par Lucie Castets dont le nom a un temps été évoqué avant que la principale intéressée n’abandonne l’idée, l’objectif va être de ne pas rendre ce territoire aux macronistes. Car l’ancien ministre de la Santé Olivier Véran veille au grain. Après avoir représenté la circonscription de 2017 à 2024, il réfléchit à une candidature pour cette élection anticipée mais ne s’est pas exprimé publiquement sur le sujet.

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