Dans les lycées, le grand tohu-bahut

Alors que la mobilisation des jeunes ne tarit pas, professeurs et parents s’efforcent d’éviter les affrontements de plus en plus violents avec les forces de l’ordre.

Par peur des violences, des profs et surveillants du lycée Victor-Hugo, à Marseille, se plantent en nombre devant leur bahut depuis une semaine. «La présence d’adultes est la meilleure façon d’éviter les incidents et débordements. Evidemment, ça ne marche pas à tous les coups, mais ça limite», explique un membre de l’équipe pédagogique. Jeudi à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), les profs se sont aussi passé le mot pour venir en masse et tenter d’apaiser une situation extrêmement tendue : la veille, un de leurs élèves a été blessé au visage par un tir de lanceur de balles (lire ci-contre). Dans le XXe arrondissement de Paris, devant le lycée Ravel, ce sont des parents qui sont venus «en médiateurs».

«Spirale»

Jour après jour, le mouvement lycéen se durcit. Le dernier décompte du ministère faisait état de 360 lycées bloqués ou perturbés jeudi. C’est plus que les jours précédents, quand le chiffre communiqué oscillait autour de 200, sur les 4 000 lycées du pays. Mais plus que le nombre de blocages, c’est la tournure prise par la mobilisation qui inquiète, avec par endroits des affrontements très violents entre policiers et jeunes. En outre, selon ce qu’a indiqué à l’AFP une «source au ministère de l’Intérieur», plus de 700 lycéens auraient été interpellés en France pour la seule journée de jeudi.

«Il y a de réels facteurs d’inquiétude. Nous faisons face à des situations d’une extrême violence, comme nous n’en avons jamais connues au sein de l’Education nationale, s’alarme Gabriel Attal, secrétaire d’Etat en charge de la jeunesse auprès du ministre de l’Education, dans une interview à Libération. Jeudi matin, par exemple, un appel à la guérilla a été lancé sur les réseaux sociaux à Clermont-Ferrand.» A Vénissieux, près de Lyon, «des individus s’en sont pris physiquement à des personnels de l’Education (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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