Lutte contre la criminalité financière : à quoi servira le nouveau Parquet européen ?

La magistrate roumaine Laura Kövesi préside le Parquet européen 
La magistrate roumaine Laura Kövesi préside le Parquet européen

L'entrée en fonction du futur Parquet européen est imminente, mais, déjà, un scandale éclabousse la notoriété de cette juridiction supranationale dédiée à la grande criminalité financière. Le gouvernement portugais est soupçonné d'avoir favorisé la candidature d'un magistrat sur la base de faux documents, au détriment d'une candidate qui avait été initialement choisie par le comité de sélection indépendant. « Cette affaire risque de décrédibiliser l'institution en révélant une nouvelle fois l'absence d'indépendance des procureurs vis-à-vis des pouvoirs nationaux alors que le Portugal vient de prendre la présidence du conseil de l'UE le 1er janvier. Le principal défi que le Parquet européen aura à relever, c'est celui de son indépendance », assure Chantal Cutajar, directrice du Collège européen des investigations financières et de l'analyse financière criminelle (Ceifac).

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Fraudes transfrontalières à la TVA, détournement de fonds publics, corruption, blanchiment, etc., la criminalité en col blanc au préjudice des États de l'Union européenne se chiffrerait en milliards d'euros. Son gendarme supranational, issu d'un règlement européen du 12 octobre 2017 et d'une loi du 16 décembre 2020, devrait commencer ses activités dans les prochaines semaines.

Double casquette

Basé à Luxembourg, cet « ovni judiciaire » (selon les termes du Syndicat de la magistrature) sera composé de 22 procureurs (centrau [...] Lire la suite