L'Unrwa annonce la mort en Cisjordanie d'un de ses employés, tué dans un raid israélien

Procession funéraire pour les victimes d'une frappe aérienne israélienne à Toubas, dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 13 septembre 2024 (JAAFAR ASHTIYEH)
Procession funéraire pour les victimes d'une frappe aérienne israélienne à Toubas, dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 13 septembre 2024 (JAAFAR ASHTIYEH)

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé vendredi la mort d'un de ses employés, tué en Cisjordanie lors d'un raid de l'armée israélienne, selon laquelle il a été abattu après avoir "lancé des engins explosifs".

L'armée israélienne a lancé fin août une vaste offensive dans le nord de la Cisjordanie où les groupes armés en lutte contre Israël, qui occupe le territoire palestinien depuis 57 ans, sont particulièrement actifs.

Des dizaines de Palestiniens, dont plusieurs membres de groupes armés, mais aussi des civils, des adolescents et ou personnes âgées, ont été tués selon des sources palestiniennes, dans cette opération qualifiée d'"antiterroriste" par l'armée israélienne.

Vendredi, l'Unrwa a indiqué dans un communiqué que Sofiane Jaber Abed Jawwad avait été tué dans la nuit de mercredi à jeudi dans le camp de réfugiés de Faraa (nord).

"C'est la première fois qu'un employé de l'Unrwa est tué en Cisjordanie depuis plus de dix ans", a-t-elle souligné.

Selon l'Unrwa, Sofiane Jaber Abed Jawwad était "employé de voirie", marié et père de cinq enfants. Il a été enterré vendredi, selon un journaliste de l'AFP présent aux funérailles.

Sur X, un porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, a affirmé que Abed Jawwad lançait "des engins explosifs" et présentait "une menace" pour les soldats en opération dans la zone de Faraa. Des soldats "ont ouvert le feu dans sa direction (…) et il a été tué".

"Le terroriste a ensuite été identifié et on a découvert qu'il était aussi employé de l'Unrwa", ajoute l'officier, affirmant qu'il était connu des services de sécurité pour avoir été "complice d'autres activités terroristes".

L'armée israélienne avait indiqué plus tôt avoir "mené une opération antiterroriste de 48 heures" dans les zones de Toubas, Tamoune et Faraa, dans le nord de la Cisjordanie, tuant "cinq terroristes armés" dans une frappe aérienne et un sixième dans des "échanges de tirs" avec "un terroriste qui lançait des engins explosifs".

Israël a multiplié les raids meurtriers en Cisjordanie occupée depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché le 7 octobre la guerre dans la bande de Gaza, où selon l'Unrwa, plus de 220 des ses employés ont été tués depuis le début des hostilités, dont six mercredi.

- Funérailles -

En Cisjordanie, au moins 679 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon des données du ministère palestinien de la Santé, et au moins 24 Israéliens, parmi lesquels des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon des données officielles israéliennes.

Vendredi, les proches de Palestiniens tués par une frappe aérienne à Toubas ont organisé des funérailles, après le retrait des forces israéliennes à la suite d'un raid dans le secteur, a constaté l'AFP.

L'armée israélienne avait dit mercredi mener des opérations "antiterroristes dans les régions de Toubas et Tamoune" et qu'un de ses avions avait "frappé une cellule terroriste" dans la zone de Toubas.

L'agence de presse officielle palestinienne Wafa a indiqué de son côté que l'armée s'était retirée jeudi soir, permettant ainsi la tenue des funérailles.

Les quatre hommes enterrés à Toubas vendredi ont été tués par une frappe aérienne mercredi à l'aube, selon le Croissant-Rouge palestinien. Un cinquième homme tué par la même frappe a été inhumé vendredi à Tamoune, également dans le nord de la Cisjordanie.

Vendredi matin, des centaines de personnes ont défilé dans les rues de Toubas aux côtés des quatre corps entreposés sur des civières et enveloppés d'un linceul blanc. Certains agitaient le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien Hamas, et des coups de feu ont ponctué les chants des proches en deuil.

"Je me suis réveillé le matin au son d'une explosion", a déclaré à l'AFP Ahmed Sawafta, le père d'un des hommes décédés, décrivant la frappe de mercredi. "Mes frères sont arrivés et m'ont dit que Yassine était tombé en martyre", a-t-il ajouté en référence à son fils.

bur-feb/hme