“Lundi noir” à Wall Street : simples soubresauts boursiers ou prémices d’une crise systémique ?

Wall Street a terminé lundi 5 août en “forte baisse”, concluant une “déroute” des marchés mondiaux qui a notamment vu le principal indice boursier japonais, le Nikkei, subir “sa pire journée en trente-sept ans”, rapporte le Financial Times. L’indice de référence de la place new-yorkaise, le S & P 500, a chuté de 3 %, son plus fort repli en une journée depuis septembre 2022, tandis que le Nasdaq a, lui, chuté de 3,4 %. Quant au Dow Jones, il a perdu plus de 1 000 points.

Le marché est soudainement passé “d’une chaude journée d’été à l’automne”, selon Antonio Cavarero, un analyste financier cité par le quotidien financier britannique. La plupart des valeurs ont été touchées, mais ce sont les valeurs technologiques qui ont le plus souffert. Par exemple, les actions de Nvidia, dont les puces sont massivement utilisées par les intelligences artificielles (IA), ont perdu 6 % (avec un pic à – 15 %).

Le marché s’est toutefois relevé en fin de journée. Ainsi l’indice Vix, qui mesure les turbulences attendues sur les marchés boursiers américains et qu’on surnomme “l’indicateur de la peur” à Wall Street, était à 38 lundi soir. C’est certes bien au-dessus de ses niveaux récents et de sa moyenne à long terme (environ 20), mais c’est aussi “bien en dessous du pic à 65 atteint plus tôt lundi”, note le Financial Times.

Un nouveau “lundi noir”

Le Wall Street Journal résume ainsi les facteurs de cette “panique” : “les chiffres de l’emploi américains publiés vendredi”, moins bons que prévu ; “un battage médiatique autour de l’IA” ; “une hausse des taux de la Banque du Japon destinée à renforcer le yen” ; et, cerise sur le gâteau, “l’annonce par Berkshire Hathaway, le fonds d’investissement de Warren Buffett, de la vente de la moitié de ses actions Apple”.

Est-ce un nouveau “lundi noir”, “comme en octobre 1987” ? se demande le quotidien économique américain. Oui, mais en “plus doux”. Et c’est peut-être une “bonne nouvelle” : cette année-là, les marchés avaient “grimpé”, puis ils étaient “retombés”, et “personne d’autre n’avait été touché”. “Le pire scénario serait une répétition de ce qui s’est passé en 2008 [avec la faillite de la banque Lehman Brothers et l’effondrement du marché immobilier], mais cela semble peu probable”, estime le Wall Street Journal.

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