Crimée : l'Ukraine dénonce "l'acte fou et prémédité de la Russie"

Après la capture manu militari par la Russie de trois navires de la marine ukrainienne, Kiev envisage la déclaration d'une loi martiale pour assurer sa défense. La tension est telle entre les deux pays que le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra une réunion d'urgence ce lundi en fin de journée. Le président ukrainien Petro Poroschenko a dénoncé "un acte fou" et "une attaque préméditée" de la Russie avant de préciser que l'instauration de la loi martiale n'était pas une déclaration de guerre : "La loi martiale sera instaurée pour renforcer les capacités de défense de l'Ukraine alors que selon le droit international, nous sommes face à un acte froid d'agression de la part de la Fédération de Russie. " C'est la nuit dernière que le Conseil de sécurité et de défense ukrainien réuni d'urgence a proposé au président Petro Porochenko d'introduire la loi martiale "pour 60 jours". Mais cette décision devra encore être entérinée par le Parlement ukrainien. Les hostilités se sont déroulées dans le détroit de Kerch qui sépare la Crimée de la Russie et permet de passer de la mer noire à la mer d'Azov. Les difficultés sont en fait apparues il y a plusieurs mois avec la construction par Moscou d'un pont très controversé de 19 kilomètres de long dans ce détroit. L'installation des arches de l'ouvrage en 2017 empêche depuis le passage d'une partie des navires. Et cette année, les garde-frontières russes ont commencé à retenir des bateaux, officiellement pour des contrôles. Cette crise a commencé hier alors qu'un navire pétrolier placé sous le pont de Crimée bloquait l'accès au détroit. Des navires ukrainiens ont alors tenté de passer, la Russie les a violemment arraisonner. Six militaires ukrainiens ont été grièvement blessés selon Kiev, trois selon Moscou. Pour la Russie, ces navires mène des actions illégales dans les eaux territoriales russes". Kiev nie avoir fait quoique ce soit d'illégal et appelle l'Occident à "former une coalition claire pour résister aux actes d'agression de la Russie".