Luis Rubiales suspendu provisoirement par la Fifa après le baiser forcé à Jenni Hermoso

Le président de la fédération espagnole de football a refusé de démissionner, malgré la polémique autour du baiser forcé à la joueuse Jenni Hermoso lors de la Coupe du monde.

Luis Rubiales a refusé de démissionner à la surprise générale, malgré la polémique autour de son baisé forcé à une joueuse.
Luis Rubiales a refusé de démissionner à la surprise générale, malgré la polémique autour de son baisé forcé à une joueuse.

ESPAGNE - L’affaire n’en finit pas de connaître des rebondissements. La Fifa a annoncé ce samedi 26 août suspendre provisoirement le président de la fédération espagnole de football (RFEF) Luis Rubiales, dans la tourmente après avoir embrassé la footballeuse Jenni Hermoso lors de la victoire de l’Espagne à la Coupe du monde sans son consentement.

Luis Rubiales, qui a refusé de démissionner malgré la polémique qui enfle depuis plusieurs jours, est suspendu pour 90 jours de « toutes fonctions relatives au football au niveau national et international », a indiqué la Fédération internationale de foot, qui a en parallèle lancé une procédure disciplinaire jeudi.

Il a également pour interdiction, tout comme la fédération espagnole qui a apporté un soutien sans faille à son président, d’entrer en contact avec Jennifer Hermoso et son entourage.

Hermoso a démonté la défense de Rubiales

La décision de la Fifa intervient après que la fédération espagnole a annoncé des actions en justice pour défendre son dirigeant, dont le refus de démissionner vendredi et ses attaques contre « le faux féminisme » ont suscité une avalanche de critiques dans le monde sportif et politique.

La fédération a indiqué qu’elle allait « engager des procédures judiciaires » pour défendre la version de son président. « La RFEF et le président (Luis Rubiales) vont prouver chaque mensonge publié par qui que ce soit au nom de la joueuse ou, si c’est le cas, par la joueuse elle-même », a indiqué l’instance dans un communiqué dans la nuit de vendredi à samedi.

La fédération a aussi répondu aux 23 joueuses de l’équipe nationale, qui ont annoncé vendredi qu’elles refusaient de rejouer en sélection sous la direction actuelle de la fédération. Dans un communiqué, la RFEF rappelle que « la participation à la sélection est une obligation pour toutes les personnes (membres de la fédération) si elles sont appelées par elle ».

« #MeToo du football espagnol »

L’internationale espagnole Jenni Hermoso, 33 ans, avait assuré vendredi soir s’être sentie « vulnérable et victime d’une agression » lorsqu’elle a été embrassée par Luis Rubiales, 46 ans, dimanche lors de la remise du trophée du Mondial, après avoir affirmé que ce baiser « n’était pas consenti ».

Cette affaire est déjà surnommée le « #MeToo du football espagnol ». Le ministre espagnol des Sports, Miquel Iceta, a indiqué que le gouvernement allait demander au TAD (Tribunal administratif des sports) qu’il se réunisse lundi. « Si le TAD accepte la plainte du gouvernement, nous procéderons immédiatement à la suspension des fonctions de président de la fédération », a-t-il averti dans un entretien au quotidien El Pais ce samedi.

Le ministre a aussi déploré « un épisode qui nous a amené l’image d’une Espagne machiste », alors que le pays est souvent présenté comme en pointe en matière de luttes contre les violences faites aux femmes.

L’affaire éclabousse l’image du sport espagnol, alors que le pays est candidat à l’organisation du Mondial masculin de 2030 avec le Portugal et le Maroc, dont l’attribution est prévue à la fin de l’année prochaine.

À voir également sur Le HuffPost :

Espagne-Angleterre en finale de Coupe du monde : pour Jorge Vilda et les Espagnoles, un goût déjà amer avant le résultat

Au Mondial féminin, l’Espagnole Olga Carmona a appris la mort de son père après la victoire en finale

VIDÉO - Affaire Rubiales : Le football espagnol a son "me too" avec la grosse polémique du baiser forcé