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L'UE veut à son tour une autorisation de voyage électronique

BRUXELLES (Reuters) - Les millions de touristes et d'hommes d'affaires qui se rendent en Europe devront remplir un formulaire et s'acquitter de cinq euros pour obtenir une autorisation de voyage électronique, en vertu d'un projet adopté mercredi par la Commission européenne. Ce système, semblable à l'Esta mis en place aux Etats-Unis ou à l'eTA canadien, permettra de confronter l'identité et certaines données personnelles des voyageurs aux fichiers européens. Depuis les attaques commises en France et en Belgique et dans la foulée de l'arrivée de centaines de milliers de migrants et de réfugiés en Europe, les autorités européennes s'efforcent de fermer leurs frontières aux combattants armés, aux délinquants et aux immigrés clandestins. "Sécuriser nos frontières et protéger nos citoyens est notre première priorité", a déclaré le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans. "L'Etias (ndlr, pour système européen d'autorisation et d'information concernant les voyages), va combler un fossé en matière d'informations en croisant les données fournies par les requérants avec celles de nos autres systèmes", a-t-il ajouté. La mesure concernerait les citoyens de près de 60 pays qui sont autorisés à se rendre dans les pays signataires des accords de Schengen sans demander de visa, notamment les Américains, les Japonais et, éventuellement, les Britanniques - selon la teneur de l'accord que Londres aura réussi à obtenir auprès de ses partenaires européens. Le projet va à présent être adressé aux gouvernements et au Parlement européen. Les cinq euros réclamés aux voyageurs doivent permettre de le financer. Il est en outre censé répondre aux préoccupations des Européens avant que les ressortissants turcs et ukrainiens soient autorisés à se rendre dans l'UE sans demander de visa. L'Etias sera délivré en ligne en quelques minutes à la plupart des voyageurs qui le demanderont et sera valable cinq ans. A titre de comparaison, l'Esta américain, valable deux ans, coûte 14 dollars (13 euros) et l'eTA canadien, valable cinq ans, coûte 7 dollars canadiens (4,85 euros). Leur équivalent japonais est gratuit. (Alastair Macdonald, Nicolas Delame pour le service français)