L'UE va prendre en compte le climat pour évaluer les budgets nationaux

L'UE VA PRENDRE EN COMPTE LE CLIMAT POUR ÉVALUER LES BUDGETS NATIONAUX

par Francesco Guarascio

BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne va tenir compte à partir de cette année des efforts des Etats en matière de lutte contre le changement climatique dans son évaluation des budgets nationaux, a annoncé lundi le commissaire à l'Economie, Paolo Gentiloni.

L'exécutif européen est chargé de veiller chaque année à ce que les budgets des Etats membres de l'UE respectent des critères d'équilibre, qu'il s'agisse de déficit ou d'excédent, et de dette.

De crainte que les coûts liés au changement climatique et à la dégradation de l'environnement ne fragilisent la situation budgétaire des Etats, la Commission européenne va aussi surveiller désormais le rythme de leur transition vers une économie neutre en carbone d'ici 2050.

"Pour la première fois dans la surveillance des budgets nationaux par la Commission, nous aurons une variable verte, ce qui est très important", a dit Paolo Gentiloni à la presse.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent débattre de la question lors de la réunion de l'Eurogroupe ce lundi à Bruxelles. Leurs discussions se poursuivront mardi au niveau de l'ensemble de l'UE dans le cadre de l'Ecofin.

"C'est un changement de perspective. Quand nous évaluons les budgets, nous devons regarder les dépenses, les investissements mais aussi les résultats et le rythme de la transition verte", a poursuivi Paolo Gentiloni.

On ignore les modalités exactes de cet examen et les mesures que la Commission pourrait être amenée à prendre contre les pays dont elle juge la transition écologique trop lente.

L'exécutif européen n'a pas encore décidé comment prendre en compte les investissements dits "verts" dans son évaluation des budgets nationaux, a dit un responsable de l'UE.

Une décision pourrait être prise dans le cadre du réexamen des règles budgétaires de l'UE que Bruxelles prévoit de dévoiler en février.

Certains pays, comme la France et l'Italie, prônent une plus grande souplesse dans l'application des règles budgétaires européennes afin de favoriser les investissements permettant de lutter contre le changement climatique.

D'autres, comme l'Allemagne, refusent tout laxisme susceptible de faire dériver les comptes publics des Etats membres.

(version française Bertrand Boucey, édité par Henri-Pierre André)