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L'UE promet de faire mieux dans l'échange de renseignements

BRUXELLES (Reuters) - Les ministres européens de l'Intérieur et de la Justice, réunis jeudi à Bruxelles pour un conseil extraordinaire à deux pas du lieu où l'un des attentats suicide a été commis l'avant veille, ont à nouveau plaidé pour la conclusion rapide d'un accord sur l'échange de renseignements stratégiques. Quatre mois après les attentats de Paris, la mort, mardi, de 31 personnes à l'aéroport Zaventem et à la station de métro Maelbeek, voisine du siège des institutions européennes, témoigne de l'inefficacité de la coopération en matière de sécurité. Malgré leurs promesses, de nombreux Etats membres, dont des piliers tels que la France et l'Allemagne, rechignent encore à partager leurs renseignements les plus sensibles, dit-on à Bruxelles. "Il y a parfois un manque de volonté politique, un manque de coopération et, plus grave, dans certains cas, un manque de confiance", a déploré Dimitris Avramopoulos, commissaire européen aux Affaires intérieures. Koen Geens, ministre belge de la Justice qui est également passé par les Finances, a tracé un parallèle avec la crise financière européenne, qui a contraint les Etats membres à coopérer plus étroitement. "En ce qui concerne l'échange d'informations et les enquêtes conjointes, nous progressons très vite vers une lutte coordonnée contre le terrorisme", s'est-il félicité, ajoutant que plusieurs de ses homologues avaient promis jeudi de lui fournir des éléments. La Commission européenne s'efforce depuis près de cinq ans d'obtenir un accord sur l'échange de données concernant les passagers des compagnies aériennes (Passenger Name Record, PNR), mais le projet, qui suscite des inquiétudes quant à la protection des données personnelles, est toujours en discussion au Parlement européen. Les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont par ailleurs réclamé une mise en oeuvre plus stricte des accords en vigueur, notamment en ce qui concerne les contrôles aux frontières, le fichage des faux passeports et le commerce de substances chimiques utilisables pour la fabrication de bombes. "Le terrorisme est rapide, mais l'Europe est souvent lente", a regretté le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano. (Barbara Lewis et Julia Fioretti, Jean-Philippe Lefief pour le service français)