L'UE ne veut pas de réponse précipitée en matière de sécurité

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne souhaite que les Etats et les forces de sécurité coopèrent plus étroitement pour contrer les menaces d'attentats comme ceux survenus à Paris la semaine dernière, tout en mettant en garde contre une réponse précipitée dictée par la peur. Citant le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, une porte-parole a déclaré lundi à la presse à Bruxelles que pour le moment, "c'est le temps du recueillement, avant celui de l'action". "Nos actes doivent se fonder, non pas sur la peur, mais sur la réflexion", a-t-elle ajouté. La Lettonie, qui assume la présidence tournante de l'Union européenne ce semestre, a retiré sa proposition de réunion d'urgence, cette semaine, des ministres de l'Intérieur et de la Justice. La présidence lettone a déclaré qu'elle allait se concentrer sur les préparatifs d'une réunion déjà prévue pour la fin du mois, qui formulera des propositions en vue du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE qui se tiendra en février. Parmi les mesures immédiates, la Commission européenne et certains gouvernements de l'UE vont demander au Parlement européen de lever les objections qui ont empêché jusqu'à présent la mise sur pied d'un échange de données sur les passagers des compagnies aériennes au sein de l'UE. Les années de débat sur le dossier passager (PNR) soulignent les tensions que suscite la question d'un renforcement des contrôles et la réticence des Etats membres de l'UE à échanger des données sur les passagers. Un certain nombre de ministres de l'Intérieur de l'UE, ainsi que des responsables de la Commission européenne et des représentants des Etats-Unis et du Canada, sont convenus dimanche à Paris d'une série de priorités, dont la poursuite des efforts pour empêcher la propagande islamiste violente en Europe et empêcher des candidats au djihad à partir s'entraîner ou combattre en Syrie. Sans donner beaucoup de précisions, les ministres se sont mis d'accord pour poursuivre leur coordination en matière de renseignements, de lutte contre le trafic d'armes et de coopération avec la Turquie. Ils ont estimé que les règles de l'espace Schengen devraient être revues de manière à permettre un renforcement des contrôles dans certains cas. (Alastair Macdonald, Eric Faye pour le service français)