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L'UE ne reconnaît pas l'élection d'une Assemblée constituante au Venezuela

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne a refusé mercredi de reconnaître le résultat de l'élection d'une Assemblée constituante au Venezuela et a annoncé qu'elle était prête à "accentuer graduellement" les pressions sur le président Nicolas Maduro. Mais la déclaration de Federica Mogherini, Haute Représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, n'évoque pas la menace de sanctions à l'encontre du gouvernement socialiste. "L'Union européenne et ses Etats membres ne peuvent pas reconnaître l'Assemblée constituante alors qu'ils sont préoccupés par sa représentativité et par sa légitimité effectives et appellent le gouvernement du président Nicolas Maduro à prendre des mesures urgentes pour rectifier le cours des événements", souligne la diplomate italienne dans son communiqué. Elle réclame notamment la suspension de la Constituante, élue dimanche au terme d'un scrutin que boycottait l'opposition. "L'installation effective de l'Assemblée constituante devrait être suspendue et les attributions de toutes les institutions telles que prévues par la Constitution devraient être explicitement reconnues", écrit Mogherini. L'UE, qui demande aussi la libération de tous les opposants politiques emprisonnés, se dit aussi "profondément préoccupée" par la réincarcération des opposants Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma, qui avaient bénéficié d'une mesure de sortie de prison avec assignation à résidence. Ces deux chefs de file de l'opposition, qui avaient appelé à des manifestations contre la nouvelle Assemblée constituante, ont été placés en détention mardi. Pour adopter des sanctions, l'UE devrait parvenir à une décision unanime de ses membres. Or, si l'Espagne plaide pour des mesures de rétorsion à l'encontre du régime socialiste de Maduro, la plupart des autres Etats membres éludent le sujet. Mais selon des diplomates en poste à Bruxelles, les capitales européennes évolueraient sur cette question face à l'aggravation de la crise au Venezuela, où les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont fait plus de 120 morts depuis le début du mouvement de contestation, en avril. (Robert-Jan Bartunek et Gabriela Baczynska; Arthur Connan et Henri-Pierre André pour le service français)