L'UE menace le régime syrien de nouvelles sanctions

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (photo) ont menacé lundi d'imposer de nouvelles sanctions à la Syrie du fait des attaques chimiques menées selon l'Occident par Bachar al Assad contre son propre peuple. /Photo prise le 16 avril 2018/REUTERS/Emmanuel Dunand

LUXEMBOURG (Reuters) - Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont menacé lundi d'imposer de nouvelles sanctions à la Syrie du fait des attaques chimiques menées selon l'Occident par Bachar al Assad contre son propre peuple.

"L'Union européenne va continuer d'envisager de nouvelles mesures restrictives envers la Syrie tant que la répression se poursuivra", ont déclaré les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Huit, dans un communiqué diffusé après leur réunion à Luxembourg, en faisant allusion à des sanctions économiques.

Ils ont également apporté leur soutien aux frappes américano-franco-britanniques menées dans la nuit de vendredi à samedi et souligné que c'était là une riposte à l'attaque chimique présumée du 7 avril à Douma, destinée à dire qu'il fallait en finir avec l'utilisation des armes chimiques.

"Il est très important de souligner que les frappes ne visaient ni à infléchir le cours de la guerre en Syrie ni à favoriser un changement de régime", a dit à la presse le secrétaire au Foreign Office, Boris Johnson, à son arrivée à la réunion.

"Je crains que la guerre en Syrie ne continue de suivre la même voie horrible, épouvantable. Mais là, c'est la communauté internationale qui a signifié que nous en avions assez du recours aux armes chimiques", a continué le chef de la diplomatie britannique.

Toute nouvelle sanction visant le régime Assad s'ajouterait à la série de mesures du même type adoptées par l'UE depuis 2011, allant d'un embargo sur les armes et de l'interdiction de transactions avec la banque centrale syrienne à des interdictions de voyager et à des gels d'avoirs pour les responsables politiques, militaires, financiers et scientifiques syriens accusés d'avoir permis la mise au point d'armes chimiques.

Les ministres européens ont déclaré en revanche lundi qu'il n'était pas question pour eux de viser de hauts responsables de l'armée russe, qui, comme l'Iran, ont permis à Assad de reconquérir une bonne partie des territoires aux mains des islamistes et des insurgés.

(Robin Emmott et Gabriela Baczynska; Eric Faye pour le service français)