L'UE lance des négociations avec Australie et Nouvelle-Zélande
BRUXELLES (Reuters) - Les pays de l'Union européenne ont donné mardi leur feu vert à l'ouverture de négociations de libre-échange avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, se rendra dans les deux pays le mois prochain pour lancer les discussions et les délégations se retrouveront en juillet à Bruxelles pour une première session de négociations.
La Commission européenne, qui négocie au nom des Vingt-Huit, assure que les exportations de l'UE vers les deux pays pourraient augmenter d'un tiers à la faveur d'accords commerciaux. L'Europe ouvrirait quant à elle davantage son marché aux produits agricoles australiens et néo-zélandais, comme le beurre ou le boeuf.
L'élection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump, hostile à des accords commerciaux qu'il juge défavorables à l'économie américaine, a gelé les négociations, entamées en juillet 2013, sur le traité de libre-échange transatlantique entre Washington et Bruxelles (TTIP ou TAFTA), par ailleurs contesté par une partie des Européens.
Mais le bloc a conclu depuis des accords de libre-échange avec le Japon, le Mexique et Singapour et négocie avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay).
En septembre dernier, le président de la Commission Jean-Claude Juncker disait vouloir lancer et conclure des négociations avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande au cours des deux prochaines années.
Si ce calendrier est respecté, l'UE serait en avance sur le Royaume-Uni, qui courtise également ses deux anciennes colonies mais ne peut pas négocier des accords de libre-échange indépendamment de l'UE avant le Brexit en mars 2019.
Le calendrier fixé par Juncker s'annonce cependant difficile à tenir car les négociations n'ont pas encore commencé et porteront sur des produits agricoles "sensibles".
La Nouvelle-Zélande est le premier exportateur mondial de viande de mouton et de produits laitiers. L'Australie est un exportateur de boeuf et de blé.
Les pays de l'UE peinent à se mettre d'accord sur la quantité de viande de boeuf qu'ils devraient autoriser à importer sur le marché européen.
Plusieurs d'entre eux, à commencer par la France et l'Irlande, soulignent les risques pour leurs propres éleveurs, alors que les pays du Mercosur réclament déjà eux aussi une hausse de leurs exportations de boeuf vers l'UE.
Le mandat de négociation accordé par les pays membres à la Commission prévoit d'envisager, pour de tels produits "sensibles", la mise en place de périodes de transition plus longues ou "d'autres arrangements" tels que des quotas limités.
(Philip Blenkinsop; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)