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L'UE compte sur Obama pour réduire sa dépendance au gaz russe

Les dirigeants européens entendaient demander au président Barack Obama de les aider à réduire leur dépendance énergétique envers la Russie en exportant du gaz naturel américain vers l'Union européenne lors d'un déjeuner de travail mercredi à Bruxelles. /Photo prise le 26 mars 2014/REUTERS/Kevin Lamarque

par Robin Emmott et Jan Strupczewski BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants européens entendaient demander au président Barack Obama de les aider à réduire leur dépendance énergétique envers la Russie en exportant du gaz naturel américain vers l'Union européenne lors d'un déjeuner de travail mercredi à Bruxelles. Barack Obama a entamé son déplacement en Belgique par une visite dans un cimetière militaire où reposent les corps de 368 soldats américains, tués pour la plupart pendant la Première Guerre mondiale. Cette visite chargée de symboles était pour le président américain une façon d'afficher la solidité des relations transatlantiques à l'heure où un parfum de Guerre froide flotte sur l'Europe après l'absorption de la région ukrainienne de Crimée par la Russie. "Cette terre sacrée nous rappelle que nous ne pouvons jamais tenir aucun de nos progrès pour acquis. Nous devons nous engager continuellement en faveur de la paix, qui nous relie par dessus les océans", a-t-il déclaré. Barack Obama a notamment évoqué les efforts de la communauté internationale pour éliminer les armes chimiques syriennes, "ces mêmes armes qui ont eu un effet dévastateur sur ces champs de bataille". Le chef de la Maison blanche devait par la suite consacrer un déjeuner de travail de 75 minutes avec les dirigeants européens à la sécurité énergétique, aux changements climatiques et bien sûr à la crise ukrainienne. La question des exportations de gaz naturel américain vers l'Europe devait être au coeur des débats alors que l'UE, qui importe 40% de son gaz naturel de Russie via l'Ukraine, cherche à réduire sa dépendance. La semaine dernière, à l'issue d'un sommet européen consacré en partie à la question, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé Washington à lever les restrictions pesant sur les exportations de gaz. COUP DE POUCE POUR LE TTIP? Cet assouplissement pourrait s'inscrire dans le cadre du Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP, en anglais), l'ambitieux accord de libre-échange en cours de négociations entre les Etats-Unis et l'UE. Les promoteurs du TTIP assurent qu'un tel accord aurait un effet très bénéfique sur l'activité économique et l'emploi des deux côtés de l'Atlantique, mais celui-ci n'en suscite pas moins de nombreuses réticences. Les révélations sur l'espionnage de la National Security Agency (NSA) en Europe et les soupçons selon lesquels un tel pacte profiterait essentiellement aux grandes entreprises multinationales ont ainsi freiné les négociations. Mercredi, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le Parlement européen pour dire "non aux OGM" et dénoncer une complaisance des autorités américaines envers les organismes génétiquement modifiés. "Ce qui est en jeu, c'est la sécurité de notre alimentation et de notre environnement", a résumé le député européen Philippe Lambert, un élu belge du Parti vert européen. Le TTIP se heurte à d'autres réticences, comme le risque de pertes d'emploi et de nivellement par le bas des conditions de travail - une crainte exprimée par les syndicats - ou la difficulté de lever des droits de douane qui coûtent chaque année des milliards d'euros aux sociétés américaines et européennes, constructeurs automobiles en tête. Pour tenter de surmonter ces obstacles, Barack Obama, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, vont s'engager à lever tous les droits de douane sur le commerce bilatéral, selon le projet de déclaration commune consulté par Reuters. (Avec Adrian Croft, Jeff Mason et Steve Holland; Tangi Salaün pour le service français)