Lucie Castets, prétendante NFP à Matignon, veut réduire la dette sans forcément respecter ces critères européens
Retour de l’ISF, impôt sur le revenu progressif… Lucie Castets détaille son plan pour ramener les comptes français dans le vert si elle devient Première ministre.
Elle n’est pas encore nommée à Matignon, mais son projet économique est déjà détaillé. Dans un entretien pour La Tribune du dimanche publié ce 28 juillet, la candidate du Nouveau Front populaire pour le poste de Première ministre, Lucie Castets, affirme que le NFP n’a pas pour « objectif premier de respecter le pacte de stabilité » européen. Ce pacte budgétaire limite, depuis les années 1990, le déficit public de chaque État à 3 % et la dette à 60 %.
Ce pacte « a été mal renégocié. La France proposera une nouvelle discussion », juge-t-elle dans cet entretien. Le Pacte de stabilité et de croissance a été révisé en avril 2024 et fixe notamment un « objectif minimal de réduction de la dette et du déficit en cas de relâchement budgétaire excessif ». Un durcissement qui n’avait pas manqué de susciter des critiques de la part de la France.
Impôt sur le revenu progressif
Et pour cause, les comptes de l’Hexagone sont dans le rouge. La France a d’ailleurs été placée en procédure pour déficit public excessif par la Commission européenne, après avoir affiché un déficit à 5,5 % du PIB en 2023. Elle doit désormais le ramener en 2027 dans la limite européenne de 3 % du PIB.
Pour régler ce dérapage économique, Lucie Castets compte sur « une grande réforme fiscale » visant à aller « chercher des recettes fiscales et sociales à hauteur de 150 milliards d’euros à l’horizon 2027, afin de financer notre programme et de réduire le déficit ».
Pour cela, elle annonce, en cas d’accession à Matignon, elle table sur « la progressivité de l’impôt sur le revenu » qui « passera à 14 tranches », comme le prévoit le programme du NFP. Soit, « une baisse d’impôt » pour « une grande partie des ménages », assure cette énarque révélée il y a moins d’une semaine au grand public.
Mesure pour les expatriés fiscaux
Elle souhaite également que « les expatriés fiscaux payent leurs impôts au fisc français, comme le font les Américains expatriés vis-à-vis du fisc des États-Unis ». Elle confirme par ailleurs un élargissement de « la taxation du patrimoine » et le retour de l’impôt sur la fortune (ISF).
Et concernant les entreprises, elle préconise l’arrêt des « dispositifs les plus coûteux, par exemple les baisses de cotisations, qui sont surdimensionnées ».
Désignée mardi par les quatre partis de gauche, PS, PCF, LFI et Écologistes, Lucie Castets, dont la candidature a été balayée par Emmanuel Macron, a effectué son premier déplacement à Lille samedi auprès de commerçants et de militants.
La haute fonctionnaire a indiqué mettre « toutes ses forces » dans la réalisation du programme du NFP. Il faut « mettre plus d’infirmiers et d’infirmières à l’hôpital, mettre un prof dans chaque classe, permettre aux gens d’avoir des jugements donnés rapidement », a-t-elle enfin martelé.
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