Lucie Castets fait son coming out : l’eurodéputée Nathalie Loiseau agace à gauche avec un tweet
POLITIQUE - Révéler son homosexualité en France en 2024 peut encore s’avérer brutal. La candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre en a fait l’amère expérience. En dévoilant le 6 août dans Paris Match être mariée à une femme, Lucie Castets s’est exposé une violente vague d’homophobie sur les réseaux sociaux, certains comptes à plusieurs milliers d’abonnés n’hésitant pas à ironiser ou à moquer cette information. Mais les reproches sont aussi venus de certaines personnalités politiques.
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« Je souhaite trouver un équilibre entre protéger ma famille, ma femme et notre enfant, et dire qui je suis. Ça me semble encore important aujourd’hui », avait seulement déclaré Lucie Castets à l’hebdomadaire détenu par Vincent Bolloré. Déjà trop pour certains ?
La députée européenne Horizons Nathalie Loiseau, ancienne tête de liste macroniste aux élections de 2019, a ainsi expliqué dans un tweet : « Pour moi, la politique passait par la discrétion sur soi-même, le service des autres et le passage par l’élection. Mais ça, c’était avant. Je dois être très très old school ». « Ou homophobe ? », questionne en réponse Sandrine Rousseau.
« Un acte extrêmement personnel »
Les propos de Nathalie Loiseau ont en effet fait bondir de nombreux responsables de gauche. « Si les imbéciles qui répètent qu’on fait son coming out médiatique pour faire parler de soi étaient exposés au dixième des insultes qu’on subit quand on franchit ce pas, ils changeraient d’avis assez vite… », pointe le sénateur communiste Ian Brossat, qui rappelle que Nathalie Loiseau s’est plusieurs fois affichée aux côtés de son mari.
« L’invitation à la discrétion, c’est réservé aux homosexuels ? », demande-t-il alors. « Le coming-out est un acte extrêmement personnel, dont le choix ne revient qu’à la personne concernée elle-même », estime aussi l’adjoint écolo à la mairie de Paris David Belliard.
« Tu es carrément hypocrite Nathalie »
De fait, ressortir les archives s’avère extrêmement périlleux pour elle. Un article de Paris Match datant de mars 2019 est notamment ressorti. Sous le titre « Le jardin secret de Nathalie Loiseau », on y voit l’actuelle eurodéputée poser tout sourire avec son fils, devant plusieurs planches de BD. « Non rassure-toi Nathalie, tu n’es pas old school. Tu es carrément hypocrite et peut-être même un peu homophobe », juge la députée socialiste Ayda Hadizadeh.
Quand, en décembre 2020, l’ex-ministre Clément Beaune révélait lui aussi son homosexualité dans la presse, Nathalie Loiseau le félicitait pour « cette très belle interview » et « ce combat nécessaire » en Europe. Signe d’un deux poids deux mesures ?
« Mise en scène de sa vie privée »
D’autres rappellent que lorsqu’elle étudiait à Sciences Po, Nathalie Loiseau fut candidate à une élection sous l’étiquette de l’Union des étudiants de droite (UED), un syndicat d’extrême droite né sur les cendres du GUD. « Old school ? Non, juste une réac d’aujourd’hui et une ancienne sympathisante du GUD », étrille l’ancien député écolo Sergio Coronado.
L’ancienne ministre d’Emmanuel Macron a finalement repris la parole. « Ce n’est pas le coming out qui m’interpelle, c’est la mise en scène de sa vie privée par une inconnue », estime-t-elle. Lucie Castets appréciera sûrement d’être encore qualifiée « d’inconnue ». Quant aux comparaisons avec Clément Beaune, Gabriel Attal, Stéphane Séjourné ou Olivier Dussopt, eux-mêmes publiquement homosexuels, Nathalie Loiseau s’offusque : « Ils ont été élus. Ils n’ont pas fait de leur intimité une manière d’entrer en politique ». Une manière de répondre... sans vraiment répondre.
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